Portage: entre simplicité et dualité | Mamans Pieuvres
top of page

Portage: entre simplicité et dualité


Crédit photos: Geneviève Drolet


Photos 1: Avec monsieur grognon dans son amauti, accessoire essentiel pour les journées de poussées dentaires!

Photos 2: Papa qui porte aussi l'amauti avec bébé.

Photos 3: Avec un ami (Terry) et mon conjoint, à Igloolik (et bébé de 6 semaines dans l’amauti)


Mon histoire d’amour avec le portage remonte à mes nombreux voyages dans le Grand-Nord canadien. L’amauti est un manteau d’hiver ou parfois de mi-saison munie d’une poche dorsale intégrée au patron. L’enfant y est simplement glissé, face à la mère. Les très jeunes bébés sont emmaillotés dans une housse traditionnelle qui leur permet de ne pas s’écraser dans la poche. Les amauti sont des œuvres d’art et les modèles diffèrent selon les régions.


Ils sont ornés de fourrure pour protéger le bébé contre le froid polaire et munis d’un capuchon surdimensionné qui peut recouvrir complètement sa tête et celle de la mère si le temps est particulièrement mauvais. Les bébés inuits ont survécu à des millénaires de portage traditionnel dans des conditions extrêmes ; je dirais même qu’ils ont peut-être survécu grâce à ce type de pratique.


Il n’est souvent pas nécessaire d’habiller l’enfant, ce qui en fait un accessoire parfaitement adapté à leur climat, tout en étant extrêmement pratique (quelle joie de ne jamais avoir à habiller ton enfant l’hiver !) Exit les poussettes dans les rues enneigées des villages nordiques. À l’origine, les amauti étaient fabriqués en peau de caribou, mais depuis des dizaines d'années, de nouvelles matières sont utilisées, comme des doublures synthétiques et du tissu imperméable.


Avec mon premier enfant, petit bébé très intense qui n’était heureux que dans les bras, j’ai eu le loisir d’essayer de nombreux accessoires de portage. En passant par les préformés, les écharpes élastiques, les écharpes traditionnelles.


La plupart ne fonctionnaient pas, surtout parce que mon bébé ne semblait pas y trouver le réconfort souhaité. L’amauti était bien, mais je le trouvais peu pratique, étant la plupart du temps seule avec mon bébé, ce qui rendait la manœuvre pour l’installer dans la poche un peu difficile. Ça prend beaucoup d’entraînement, et malgré la beauté de l’objet, je trouvais peu rassurant le fait de ne pas voir mon enfant. J’avais aussi une version estivale de l’amauti, que j’ai commencé à porter à l’envers afin que la poche se retrouve devant. Mon fils et moi sommes tombés en amour avec ce système.


J’ai fabriqué quelques prototypes afin de pouvoir l’utiliser l’hiver. Un tissu doublé, de la fourrure sur le col pour protéger mon petit des grands froids. Je l’habillais d’un chandail de laine et d’une cagoule et nous avons passé deux hivers entiers collés, en symbiose. Je n’avais qu’à enfiler mon manteau d’hiver, qui restait ouvert, mais j’étais protégée par le porte-bébé.


Quand j’ai appris ma grossesse gémellaire, c’est l’une des premières choses qui m’est venue en tête. Comment allais-je porter mes bébés ?


Il était inconcevable pour moi de les transporter en poussette (mon fils l’avait toujours refusée, et j’avais une petite aversion pour ce mode de transport, surtout parce que j’utilisais beaucoup le métro pour me déplacer). Les amauti pour jumeaux existent, mais je n’étais pas arrivée à m’en procurer un, malgré mes tentatives.


J’ai tenté de penser à des prototypes et pendant les premières semaines de vie, ils étaient si petits que je pouvais les emmailloter et les glisser tous les deux dans la poche. Je devais trouver une solution pour plus tard.

J’ai acheté le Weego Twin d’une maman de jumeaux. Je le trouvais difficile d’utilisation et pas très confortable. Il me blessait les épaules et le dos. De plus, j’avais l’impression que le positionnement n’était pas optimal pour les hanches de mes bébés.

L’amauti me manquait. Ce n’était pas qu’un simple moyen de transport, c’était aussi la meilleure méthode de réconfort que j’avais trouvée. Il nous arrivait cependant de les transporter en amauti lorsque mon conjoint était présent, ou si je n’avais qu’un seul bébé qui demandait les bras, ce qui était assez rare.

Lorsque mes jumeaux étaient âgés d’environ 4 mois, j’ai découvert le Minimonkey Twin.


Crédit photos: Geneviève Drolet



J’ai hésité quelques jours avant de l’acheter, il était assez dispendieux et n’était disponible qu’en Europe. Je devais me rendre en Suisse avec mes trois enfants quelques semaines plus tard et je serais la plupart du temps seule avec mon trio (composé de mon terroriste et de mon duo Super Colique), et j’ai pensé que ce serait un bon investissement.

Ça s’est avéré être mon meilleur achat pour mes jumeaux. C’était simple de les installer, ils étaient heureux, je pouvais les réconforter les deux en même temps, et c’était somme toute confortable, malgré le poids. De plus, le positionnement des hanches m’apparaissait ergonomique. Ça me permettait de porter mon sac à dos en même temps, de faire mes courses, de rendre visite à des gens en métro. Je les ai portés jusqu’à leurs quatorze mois, même si selon les fabricants de ce porte-bébé, on peut aller jusqu’à 12 kg chaque bébé. Je suis plutôt en forme, mais j’ai arrêté avant de me rendre là.

Le portage en double reste pour moi un défi. Il est presque impossible d’oublier la lourde charge sur notre dos. C’est un peu moins symbiotique qu’avec un seul bébé, mais c’est un choix que je suis heureuse d’avoir fait, pour plusieurs raisons. Mes jumeaux ont maintenant plus de deux ans, et même si nous les avons moins portés en amauti que leur grand frère, ils adorent encore s’y faire porter lorsque nous allons faire des commissions dans le quartier. C’est un moment spécial et plein de complicité.

Pour pratiquer le portage en toute sécurité, je vous conseille de lire l'article de Naître et grandir en cliquant juste ici!


Collaboration spéciale de Geneviève Drolet

 

Geneviève Drolet œuvre dans le domaine du cirque depuis plus de vingt-cinq ans. Elle se spécialise en équilibre sur les mains et en techniques aériennes. Entre les tournées, les voyages et les spectacles, elle a aussi écrit quelques romans (notamment Les acrobaties domestiques, Panik et Le guide des saunas nordiques). Sa carrière de cirque est en jachère forcée en raison de la pandémie, mais elle est récemment retournée aux études à temps partiel afin d’appliquer au programme sage-femme. Geneviève est une maman pieuvre de trois enfants de moins de 5 ans (dont des didis) et belle-maman de deux adolescentes. Elle entend le mot Maman! au moins vingt milliards de fois par jour!



Recent Posts

See All
bottom of page