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La séparation des jumeaux et triplés en classe et les difficultés d'apprentissage en milieu scolaire. â€‹

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En collaboration avec Élise Laboissonnière, orthop.

L’entrée à l’école pour des jumeaux ou des triplés vient souvent avec cette question fort pertinente : Doit-on séparer ou non les enfants de classe? Ma réponse en tant qu’orthopédagogue est la suivante : Ça dépend! Chaque couple ou trio étant unique, il est impossible d’avoir une réponse universelle à cette question. C’est une décision qui, selon moi, ne doit pas être prise à la légère. Afin d’orienter votre réflexion, nous vous présentons la situation actuelle dans les écoles québécoises, des données intéressantes sur le développement du lien gémellaire, des résultats de recherches sur le sujet, ainsi que des pours et contres en rafales. 

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Il n'y a pas que la séparation des jumeaux et triplés qui préoccupent les parents de multiples. Au Canada, on estime que 3,2% des enfants d’âge scolaire seraient atteints d’un trouble d’apprentissage (Association canadienne des troubles d'apprentissage, 2022).

 

En tant que parent, recevoir un tel diagnostic pour son enfant amène tout un lot de questionnements et d’inquiétudes. Il existe de belles ressources pour vous aider à mieux comprendre le diagnostic de votre enfant et à mieux l’accompagner. Toutefois, si l’enfant est issu d’une naissance multiple, des questionnements additionnels peuvent survenir.

SÉPARER LES JUMEAUX OU TRIPLÉS: LA SITUATION ACTUELLE DANS NOS ÉCOLES

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​Dans un premier temps, il est important de comprendre comment fonctionne la formation des groupes-classes. Au Québec, la formation des groupes pour l’année suivante se fait la plupart du temps en fin d’année scolaire. Un comité formé de plusieurs acteurs du milieu scolaire se rencontre pour former les groupes de l’année suivante. Ce comité est constitué de différentes personnes parmi les titulaires actuels, les enseignants spécialistes (musique, anglais, éducation physique, arts dramatiques, etc.) et les professionnels tels que l’orthopédagogue, les éducateurs spécialisés, la direction, etc. Les personnes présentes à la rencontre ainsi que les critères de formation des groupes peuvent varier d’une école à l’autre. En général, on tente de former des groupes équilibrés, donc de ne pas mettre tous les élèves forts ensemble et tous les élèves faibles ensemble. Les comportements des élèves sont aussi pris en compte dans la formation des groupes pour l’année suivante. 

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Dans les cas des jumeaux ou des triplés, les écoles ont aussi différentes manières de faire d’un milieu à l’autre. En effet, après quelques recherches auprès du personnel enseignant travaillant dans différentes écoles à travers la province du Québec, certaines écoles les séparent d'emblée. D’autres écoles les mettent ensemble au préscolaire et réévaluent la situation à chaque année.

 

D’autres milieux préfèrent les mettre ensemble en tout temps. Certaines écoles sont plus ouvertes que d’autres aux demandes des parents de séparer ou non leurs enfants. Certaines écoles préfèrent refuser toute demande en ce sens. Alors, qu’en est-il de la loi? 

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D’abord, la loi sur l’instruction publique ne prévoit rien en lien avec les enfants issus de naissance multiple. Néanmoins, le centre de services scolaires de Montréal (CSSDM) a pour sa part adopté une résolution en ce qui concerne le placement des jumeaux en classe depuis 2003. Selon cette dernière, ce sont les parents qui sont les mieux placés pour prendre cette décision en fonction des besoins de leurs enfants. Cependant, tel que mentionné dans la proposition: «si la direction d’école s’oppose à la volonté des parents, ils ont l’obligation d’apporter des preuves d’ordre pédagogiques des méfaits potentiels du choix des parents, pour faire renverser la décision des parents. » (Lalonde N. et Moisan D, 2003).

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De l'autre côté de l'océan, le Défenseur des droits en France a rendu une décision importante quant à la séparation des classes en 2021. Cette institution indépendante créée en 2011 a pour mission de défendre les droits de ses citoyens et d'en permettre l'égalité à tous et chacun. Ce litige impliquait la position d'une directrice d'école maternelle sur la séparation d'un couple de jumelles sans évaluation globale de la situation et le choix des parents de garder les enfants ensemble.

 

Voici un extrait de la décision 2021-008 du 29 janvier 2021: «la séparation systématique des jumeaux n’apparaît pas comme une position cohérente (...) l’accueil de jumeaux implique une concertation avec les parents et les enfants, ainsi qu’une évaluation préalable et une analyse des besoins individuels de chaque enfant.» (Décision 2021-008, Défenseur des droits).

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Crédit photos: Mamans Pieuvres

LE LIEN GÉMELLAIRE

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Des études recensées par la Fédération Jumeaux et Plus ont démontré que les jumeaux et les triplés ont un développement cognitif distinct de celui des singletons. En effet, le fait qu’ils soient issus d’une naissance multiple amène des défis supplémentaires dans leur recherche identitaire. Certaines croyances populaires nous laissent croire qu’il est important de séparer les jumeaux à la garderie et à l’école afin qu’ils développent chacun une personnalité distincte.

 

Toutefois, cette séparation précoce et non désirée pourrait être néfaste pour le développement des enfants. Toujours selon la Fédération Jumeaux et Plus, «imposer une séparation n’est jamais la solution à une relation jugée trop fusionnelle par l’entourage.» Sur le plan de l’attachement, les jumeaux et les triplés se distinguent aussi des singletons.

 

En fait, tout dépend de leur relation. Sur le plan émotionnel, ils développent un lien d’attachement particulier envers leur(s) cojumeau(x) et ce depuis in utero, en plus de la figure d’attachement principale qui est souvent la mère. Qu’il soit fusionnel ou plus conflictuel, leur lien se développe et se complexifie au cours des années. Le fait d’être ensemble pourrait rendre la transition vers l’école plus douce pour les jumeaux et les triplés (Mayor, 2011).

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LES ÉTUDES SCIENTIFIQUES ET LA POSITION DES ORGANISMES

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Les différentes recherches consultées arrivent toutes au même résultat : le libre-choix des parents est la meilleure approche face à la séparation ou non des jumeaux à l’école. Le fait que les jumeaux/triplés soient ensemble ou séparés n’aurait même aucun effet néfaste sur leur réussite scolaire (Garon-Carrier, G. et al, 2021).  

 

Selon une étude menée en 2018, les comportements sociaux négatifs tels que le retrait social, l’agressivité physique ainsi que l’inattention étaient moins présents chez les jumeaux n’ayant pas été séparés de classe. D’ailleurs, selon Madame Gabrielle Garon-Carrier, professeure adjointe à l’université de Sherbrooke, «il est préférable que les directions scolaires adoptent une politique flexible qui respecte la décision et les besoins individuels des parents et des jumeaux.» (White EK. et al, 2018) 

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​Le conseil international des organisations de naissances multiples (ICOMBO) préconise également le libre choix des parents et chacun de ses organismes affiliés ont effectué de nombreuses recherches sur le sujet (Preedy P., Mascazine, J. & Launslage D., 2020).

Nous estimons que les décisions concernant le placement en classe des multiples devraient être réévaluées chaque année, en consultation avec les parents des enfants concernés ainsi que les enfants eux-mêmes. De la même façon que chaque enfant est unique, chaque jumeau (triplé et plus) est unique et ses besoins doivent être considérés. Par conséquent, nous croyons que les politiques internes préétablies dans les écoles - que ce soit pour les séparer ou les garder dans la même classe - sont inappropriées.

-Conseil international des organisations de naissances multiples (ICOMBO)

Au Canada, l'organisme Naissances Multiples Canada (Multiple Birth Canada) abonde dans le même sens et recommande que le placement des enfant issus d'une naissance multiple soit évalué chaque année scolaire afin de déterminer quelle est la meilleure situation pour eux, c'est-à-dire d'être ensemble ou séparés. La décision finale devrait être prise conjointement par les parents, le(s) enseignant(s), le directeur et, à l’âge approprié, les enfants eux-mêmes. (Griffith, S., 2020).

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LES POURS ET LES CONTRES

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Tel que mentionné précédemment, il n’y a pas de solution miracle qui fonctionne pour tous les duos ou trios. Il est donc important de prendre votre décision en fonction de la personnalité de vos enfants. Il se peut également que vous préfériez séparer vos jumeaux une année et ne pas les séparer une autre année. Tout dépend du contexte.

 

Voici une liste de facteurs à considérer pour prendre une décision éclairée:

Arguments pour garder les enfants dans le même groupe

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Crédit photos: Mamans Pieuvres

  • Simplicité au niveau de l’organisation familiale (heure des devoirs et leçons, une seule rencontre de parents, un seul canal de communication avec l’école, etc.)
     

  • Relation saine entre les jumeaux ou triplés (entraide, confiance, encouragements, etc.) 
     

  • Adaptation plus facile lors de la transition garderie/école ou maison/école 
     

  • Moins de chance de développer des comportements sociaux négatifs 
     

  • Effets néfastes possibles sur le développement de l’enfant si la séparation est précoce et non désirée 
     

  • Aucun impact sur la réussite scolaire 
     

  • Désir des enfants plus vieux d’être dans la même classe 

Arguments pour séparer les enfants de groupe

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Crédit photos: Mamans Pieuvres

  • Relations conflictuelles entre les jumeaux ou les triplés à l’école qui peuvent avoir des répercussions sur la vie familiale 
     

  • Compétition malsaine entre les jumeaux ou triplés 
     

  • Tendance d’un des jumeaux ou triplés à dominer le(s) autre(s) 
     

  • Besoin d’un des enfants de fréquenter une classe à effectifs réduits ou de redoubler une année
     

  • Complicité des jumeaux ou triplés pour tricher ou perturber la classe 
     

  • Aucun impact sur la réussite scolaire 
     

  • Choix de cours ou de programmes différents à l’école secondaire
     

  • Désir des enfants plus vieux d’être séparés 

Une liste de questions pertinentes à se poser afin de prendre la bonne décision en fonction de vos enfants est également disponible juste ici (en anglais seulement). 
 

En bref, la recherche préconise le libre-choix aux parents de jumeaux. Peu importe la décision que vous prendrez, je vous recommande fortement d’en discuter avec le personnel scolaire au printemps en vue de la prochaine année scolaire, afin que votre avis puisse être pris en compte au moment de la formation des groupes pour l’année suivante, qui a généralement lieu en mai ou en juin. Finalement, soyez sans crainte ; qu’ils soient ensemble ou séparés, vos enfants développeront chacun leur identité respective et il n’y aura aucun impact sur leur réussite scolaire. 

ENTREVUE SUR LA SÉPARATION DES JUMEAUX

En 2021, une équipe de chercheurs québécois a publié une étude dans la revue Educational Policy sur la séparation des jumeaux. Pour en parler, notre invité est madame Gabrielle Garon-Carrier, professeure adjointe au département de psychoéducation, de l'Université de Sherbrooke. Elle détient un doctorat en psychologie ainsi qu'un postdoctorat en psychologie du développement et s'intéresse au lien gémellaire depuis quelques années déjà.
 

Pour écouter l'épisode, cliquez ici.
 

Pour consulter l'article paru sur le site du GRISE, cliquez ici.
 

Pour consulter l'étude en intégralité (en anglais seulement) cliquez ici.

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LES ÉTAPES POUR VOUS AIDER À FAIRE RESPECTER VOTRE CHOIX

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L’équipe de Mamans Pieuvres joint officiellement sa voix à celle des organisations internationales et nationales et soutient le libre-choix des parents en ce qui concerne le placement des jumeaux en classe.​

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Vous connaissez déjà le lien gémellaire qui unit votre duo ou votre trio.  Si vous hésitez encore à les séparer ou à les garder ensemble, n'hésitez pas à demander l'opinion des principaux intéressés. Vous pourriez être surpris! Rien ne vous empêche de les garder ensemble pour la maternelle, et de les séparer une ou deux années plus tard. 

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Avant l'inscription à la maternelle, contactez l'école afin de prendre connaissance de leur politique interne. Si vous connaissez un parent de multiple ou un membre du personnel enseignant, n'hésitez pas à lui poser des questions. Attention! À l'intérieur d'un même centre de service, les écoles ont des approches différentes sur la séparation des jumeaux. Ce sont souvent les professeurs et la direction de l'école qui décident, en donnant différentes raisons parfois non-fondées. 

 

Si vous avez eu la confirmation que l'école préconise le libre-choix, vous n'avez pas d'autres démarches à faire. Cependant, nous vous encourageons à suivre de près le dossier de vos enfants en demandant une confirmation écrite. Certains parents nous ont avisé que lors de l'inscription, une section pour les parents de multiples se retrouvait sur le formulaire. Ces derniers étaient invités à faire part de leur préférence. Or, lors de la rentrée scolaire, les parents ont eu la mauvaise surprise de constater que le choix inscrit au préalable n'avait pas été respecté. Non seulement n'avaient-ils pas été avisés, mais ils ont dû absorber la nouvelle en même temps que les petits, sans préparation.

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Il est donc primordial de garder une trace écrite, surtout lorsque la direction vous mentionne qu'ils respectent votre choix. Si dans le cas où l'école refuse votre demande, il est important de commencer à noter les réponses (verbales ou écrites) du personnel, particulièrement les commentaires négatifs. ​

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Sachez que par vos démarches, vous nous aider à sensibiliser les institutions à la réalité des naissances multiples et à défaire certains mythes qui y sont associés. Demeurez ferme mais courtois en tout temps dans vos échanges par respect pour le personnel des institutions scolaires mais aussi pour le bien-être de vos enfants puisque c'est eux qui les côtoieront au quotidien!

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Si vous habitez en France, nous vous conseillons de contacter la Fédération Jumeaux et Plus pour vous épauler dans votre démarche puisque les instances ci-dessous sont disponible au Canada uniquement. 

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Voici les étapes à entreprendre lorsqu'on ne respecte pas votre choix quant à la formation des groupes de vos jumeaux. 

Préparation des arguments

01

  • Fixer un rendez-vous avec la direction ou l'enseignant concerné.
     

  • Si ce n'est pas déjà fait, lire en entier la première partie de cette page qui porte sur la séparation des jumeaux à l'école (incluant l'entrevue audio).
     

  • Imprimer notre lettre de sensibilisation disponible dans notre section OUTILS TÉLÉCHARGEABLES.
     

  • Au besoin, annexer quelques études ou des articles de journaux les plus pertinents que vous retrouvez sur le web ou encore au bas de cette page.

Rencontre officielle avec la direction ou le membre du personnel 

02

  • ​Exposez vos arguments.
     

  • Remettez la lettre (et autres documents à l'appui si désiré).
     

  • Prenez le temps de noter les réponses des personnes concernées (incluant la date et l'heure).
     

  • Confirmez par écrit le dénouement de la rencontre, dépendamment de la décision:
     

Exemple: Tel que discuté lors de notre rencontre du 01-01-2000, je vous remercie de votre ouverture et de nous avoir accordé le libre-choix quant au placement de nos jumeaux/triplés pour la formation des groupes. Je vous confirme donc par écrit que nos jumeaux seront (ou ne seront pas) dans la même classe pour l'année scolaire 2000. 

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ou

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Exemple: Tel que discuté lors de notre rencontre du 01-01-2000, je vous confirme que nous désirons toujours que vous nous accordiez le libre choix face au placement de nos jumeaux/triplés pour la formation des groupes. Nous désirons que nos jumeaux/triplés soient dans le même groupe (ou séparés). Suite à votre refus, je vous confirme que nous irons subséquemment de l'avant avec la prochaine étape. 

Communication avec le comité de parents et la FCPQ

03

Communiquez avec le comité de parent de votre centre scolaire. Ce comité est voué à la défense des intérêts des parents et est affilié à la Fédération des comités de parents du Québec.

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Vous pouvez également communiquer en tout temps avec la Fédération des comités de parents du Québec qui accompagne, soutient et représente les parents d’élèves pour les aider à prendre leur place dans le milieu scolaire et à répondre aux besoins réels de leurs enfants.​

 

Si vous avez besoin de support, n'hésitez pas à leur écrire à l'adresse suivante:  services-conseils@fcpq.qc.ca​

Plainte au centre de services scolaire

04

Après avoir constaté l’impasse avec la direction ou le membre du personnel concerné , enclenchez le processus de traitement des plaintes et de résolution de votre centre de services scolaire.  

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  • Suivez le processus de plaintes existant pour votre centre.
     

  • Déposer la plainte afin d'expliquer votre insatisfaction. Habituellement, c'est le secrétaire général qui traitera la plainte. Celui-ci tentera de trouver une solution satisfaisante pour le parent et la direction de l’école.

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  • Si vous n’êtes pas satisfait du résultat obtenu à la suite du traitement de votre plainte, vous pouvez  vous adresser au protecteur de l’élève (étape suivante).

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Prenez note que tout au long du processus, le plaignant a le droit d’être accompagné de la personne de son choix.

Enquête par le Protecteur de l'élève

05

Si vous n'avez pas réussi à faire entendre votre point et que le problème n’a pas pu être réglé lors des étapes précédentes, vous pouvez dès lors vous adresser au Protecteur de l'élève.

 

Celui-ci n'est pas un employé du centre de service mais plutôt une personne désignée par le comité de parents. Il disposera de 30 jours suivant le dépôt de la plainte, pour faire son enquête en rencontrant les personnes concernées. Il présentera ensuite une recommandation au Conseil d’administration. 

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Voici quelques conseils provenant directement du site de la FCPQ, concernant la rédaction de votre plainte auprès du Protecteur de l'élève:

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  • Votre plainte doit toutefois être rédigée avec soin. Le texte doit être clair et les termes bien choisis, de manière à ne pas laisser place à l’ambiguïté. En ce sens, prenez bien soin de rédiger la plainte de la manière la plus factuelle possible, en évitant d’émettre des opinions.
     

  • L’objet de la plainte : vous devez d’abord définir l’objet de votre plainte de la manière la plus précise possible.
     

  • Des preuves solides : vous devez décrire brièvement le problème, en accompagnant celui-ci de faits précis, de preuves claires ou de témoignages solides, en précisant la circonstance dans laquelle se sont déroulés les faits, la date et le lieu ainsi que les personnes concernées et leurs coordonnées. Vous devez également expliquer pourquoi vous croyez que vos droits ou ceux de votre enfant ont été brimés en décrivant notamment les préjudices subis.
     

  • Les démarches entreprises : s’il y a lieu, vous devez décrire les démarches que vous avez déjà entreprises, en précisant la date, les personnes contactées ainsi que les résultats obtenus.
     

  • Une suggestion de solution : suggérez à votre destinataire quelle serait, selon vous, la meilleure solution pour régler le litige
     

D'après nos recherches, il est rare qu'un parent se rendre à cette étape en ce qui concerne un litige sur le placement des jumeaux puisque la situation se règle souvent avec le comité de parents.

Image de Sincerely Media

OUTILS TÉLÉCHARGEABLES

Q&R SUR LES RÉSULTATS SCOLAIRES AVEC UN ORTHOPÉDAGOGUE

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1-Que faire si une compétition s’installe entre mes jumeaux lors de la période des devoirs et leçons?

 

Il est important que la période de devoirs et leçons ne se déroule pas dans un climat de compétition entre vos jumeaux ou vos triplés. Pour ce faire, je vous invite à normaliser l’erreur et les difficultés en utilisant notamment les phrases suivantes : 

 

  • C’est en se trompant qu’on apprend;
     

  • C’est normal de ne pas tout savoir. 
     

  • C’est vrai que X est meilleur en orthographe. Mais toi, Y, tu es meilleur en mathématiques. Chacun ses forces. 
     

  • Prends ton temps. C’est difficile, mais j’ai confiance que tu vas y arriver. 
     

  • L’erreur est humaine;

 

Il est également possible de leur faire faire leurs devoirs et leçons dans des pièces séparées si le climat de compétition est persistant. 

 

2-Comment éviter qu’une compétition s’installe au niveau des notes? 

 

Tout d’abord, je suis d’avis qu’une note est quelque chose de très personnel. Pour certains, un 70% équivaut à beaucoup plus de fierté, d’efforts et de travail acharné qu’un 90% pour d’autres. Il faut aussi être conscient que chacun a des forces spécifiques. Pour certains enfants, le français et les mathématiques sont très ardus, mais le travail manuel est un talent. Pour d’autres, c’est la musique, les arts, la communication, les relations sociales, le ménage ou l’orientation spatiale qui représente leur plus grande force. On ne peut pas être bon dans tout, mais l’important est de faire des efforts et de donner le meilleur de soi-même. À mon avis, il faut conscientiser les enfants à tout cela. C’est important de leur faire nommer leurs talents, leurs forces, leurs intérêts. Cela leur permet non seulement de se connaître davantage en tant qu’individu, mais aussi de développer une saine estime de soi. 

 

Plus spécifiquement aux jumeaux ou triplés, je conseille d’encourager un climat d’entraide et de collaboration entre eux à la maison, autant durant la période de devoirs et leçons que lors des tâches de la vie quotidienne. Par exemple, faire une course de celui qui finit de ranger ses blocs en premier peut sembler motivateur, mais c’est une technique qui encourage un climat de compétition entre eux. Si on leur demande plutôt de ranger les blocs ensemble, on encourage un climat de collaboration. Leur attribuer des tâches selon leurs forces respectives peut aussi encourager ce climat de collaboration, tout en mettant de l’avant les talents de chacun. 

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Crédit photos: Mamans Pieuvres

3-En cas de redoublement d’un seul des jumeaux, comment aborder le sujet avec mes enfants? 

 

C’est une question intéressante, car le redoublement est souvent associé à l’échec. Cela peut faire vivre une tempête d’émotions à l’enfant redoubleur. Certains sont soulagés de ne pas passer au niveau supérieur, car ils ne se sentaient pas prêts. D’autres sont inquiets, fâchés ou tristes face à leur échec, mais aussi face au fait de ne plus être avec leurs amis ou avec leur jumeau en classe. Dans un premier temps, c’est important d’adopter une attitude d’écoute et d’ouverture face à l’enfant qui redouble. Il a besoin de se sentir compris. D’autre part, il est important de demeurer optimiste et de lui faire sentir que c’est la bonne décision et que cela lui donnera un coup de pouce pour la suite. 

 

Avec la fratrie, j’aborderais le redoublement d’une manière positive également. Tel que mentionné plus haut, chacun a ses forces et ses difficultés. Je parlerais avec eux des belles forces de leur frère/soeur. Puis, je leur expliquerais qu’il/elle a besoin d’un petit coup de pouce à l’école et que la décision de le faire redoubler a été prise pour lui permettre d’apprendre à son rythme. 

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4-Est-ce que mes jumeaux ou triplés prématurés ont plus de chances de recevoir un diagnostic de trouble d’apprentissage?

 

À ce jour, les causes des troubles spécifiques de l’apprentissage sont encore inconnues. Des recherches se sont penchées à ce sujet et il semblerait que les causes soient génétiques et neurologiques (CENTAM,2022).

 

Ainsi, il demeure difficile de faire un lien entre prématurité et trouble spécifique d’apprentissage. Toutefois, certaines études (Alterman et al, 2022 ; McBryde et al, 2020) ont démontré qu’un plus grand pourcentage d’enfants grands prématurés présenterait des difficultés scolaires. Ces difficultés, dues à une certaine immaturité cérébrale, causeraient un retard dans les apprentissages qui serait la plupart du temps rattrapé au cours du parcours scolaire de l’enfant, vers le début du secondaire. Nous aurions donc affaires à des difficultés temporaires plutôt que des troubles persistants. Nous expliquerons la différence entre les deux juste un peu plus bas.

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5-Est-ce que mes jumeaux ou triplés recevront tous le même diagnostic?

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Tel que mentionné plus haut, les causes des troubles d’apprentissage sont encore inconnues. Toutefois, une prédisposition génétique a été établie. Ainsi, si un de vos jumeaux ou triplés reçoit un diagnostic de trouble d’apprentissage, l’autre (les autres) enfant(s) issu(s) de la même grossesse ont plus de chance d’avoir le même diagnostic. Toutefois, il est aussi possible qu’un seul cojumeau présente ce trouble. Les probabilités varient selon le type de jumeaux. 

de probabilité que le cojumeau présente le même diagnostic. 

70%

MONOZYGOTES

de probabilité que le cojumeau reçoive le même diagnostic.***

45%

DIZYGOTES

***Cette probabilité serait d’ailleurs la même que pour des frères et sœurs issus de grossesses différentes. 

LES TROUBLES D'APPRENTISSAGE AU NIVEAU SCOLAIRE

Selon l'Association canadienne des troubles d'apprentissage, les troubles d’apprentissage sont en fait les manifestations d’atteintes à certains processus cognitifs nécessaires à l’apprentissage. Un trouble d’apprentissage est un trouble permanent qui rend plus difficile l’apprentissage dans un domaine précis, comme les mathématiques, le langage oral, l’écriture ou la lecture. Il existe différents diagnostics de troubles d’apprentissage:

 

  • Dyslexie (trouble d'identification des mots en lecture)

  • Dysorthographie (trouble d'acquisition de l'orthographe)

  • Dyscalculie (trouble des activités numériques)

  • Dysphasie (trouble du langage oral)

  • Dyspraxie (trouble développemental de la coordination)

 

Le diagnostic de trouble d’apprentissage peut être fait par un neuropsychologue ou par un psychologue spécialisé dans l’évaluation des troubles d’apprentissage. Certains psychologues scolaires peuvent poser un diagnostic de trouble d’apprentissage. Il est également possible de consulter au privé en ce sens.

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Il est toutefois possible qu’un enfant éprouve des difficultés scolaires sans présenter de trouble d’apprentissage. Le CHU Sainte-Justine énumère les différences entre un trouble d’apprentissage et des difficultés d’apprentissage:

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​DIFFICULTÉS D'APPRENTISSAGE:

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-Difficultés généralement temporaires et circonstancielles

-Peuvent être corrigées avec des interventions adaptées

-D'origines multiples (affective, pédagogique, cognitive)

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TROUBLES D'APPRENTISSAGE:

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-Difficultés persistantes malgré les interventions

-Difficultés qui nécessitent la mise en place de mesures compensatoires

-D'origine neurodéveloppementale (atteintes cognitives liées au développement du cerveau)

-Difficultés qui ne peuvent s'expliquer par une déficience intellectuelle, des déficits sensoriels, d'autres troubles neurologiques, des troubles psychiatriques, des facteurs psycho-sociaux ou environnementaux

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Crédit photos: Canva

ACCOMPAGNER DEUX OU TROIS ENFANTS PRÉSENTANT UN TROUBLE D'APPRENTISSAGE

 

Tout d’abord, lorsqu’un élève présente un trouble d’apprentissage, celui-ci aura un plan d’intervention à l’école. Le plan d’intervention est une occasion pour les parents, l’enseignant et d’autres intervenants de l’école de discuter de l’enfant et de fixer des objectifs d’apprentissage personnalisés, ainsi que les moyens qui seront mis en place pour atteindre ces objectifs. (9) Lors de cette rencontre, demandez ce que vous pouvez faire concrètement pour travailler dans le même sens que l’école vers l’atteinte de ces objectifs. Au quotidien, vous pouvez également demander conseil à l’enseignant et à l’orthopédagogue de votre enfant. 

 

Voici quelques conseils et suggestions pour la réalisation des devoirs et leçons avec un enfant présentant un trouble d’apprentissage : â€‹

Lisez la consigne à votre enfant et demandez-lui de vous expliquer ce qu’il doit faire. Cela lui permettra de garder son énergie cognitive pour la réalisation de la tâche, surtout si la consigne est difficile pour lui. 

Faites les premiers numéros de chaque exercice avec lui. Lorsque vous voyez qu’il comprend bien, vous pouvez le laisser travailler de manière un peu plus autonome, tout en supervisant son travail. 

Soyez patients et indulgents. S’il ne comprend pas, ce n’est pas de sa faute. C’est parce qu’il éprouve de la difficulté. 

Les enfants sont souvent fatigués cognitivement après une journée remplie de stimulations à l’école. Tentez de trouver un moment où vos enfants sont plus concentrés et disposés. L’heure des devoirs et leçons doit demeurer un moment agréable. 

Si la réalisation des devoirs et leçons prend trop de temps, discutez-en avec l’enseignant. Il pourra vous aider à prioriser certaines tâches en fonction des besoins de votre enfant. 

Félicitez votre enfant non seulement pour ses bonnes réponses, mais aussi pour ses efforts. Cela favorisera son estime de soi ainsi que sa motivation. 

Lorsque possible, rendez le tout plus amusant. L’enfant peut écrire ses mots d’orthographe avec des lettres aimantées sur le frigo, il peut les écrire dans les fenêtres avec des crayons conçus pour cela, il peut les écrire avec différents crayons ou même sur l’asphalte avec une craie. Vous pouvez également permettre à votre enfant de travailler debout à l’ilôt ou encore assis sur le divan, si cela aide à sa concentration et à sa motivation. 

Malgré ces conseils, il peut être ardu de gérer les devoirs et leçons de plusieurs enfants présentant un trouble ou des difficultés d’apprentissage. Il est important de trouver la méthode qui vous convient, selon votre organisation familiale et les besoins de vos enfants, pour rendre l’heure des devoirs et leçons plus agréable et efficace. 

 

Il est possible de faire un horaire pour travailler avec un enfant à la fois, pendant que l’autre fait une activité calme. Il est aussi possible de faire les devoirs et leçons avec les deux ou trois enfants à la fois. S’ils sont dans la même classe et ont les mêmes devoirs, il est possible de faire la même tâche tous en même temps. Vous pouvez leur lire la consigne, demander à l’un d’entre eux d’expliquer ce qu’ils doivent faire, puis leur demander de travailler chacun sur leur feuille. Les enfants peuvent aussi s’entraider dans la réalisation des tâches, en s’expliquant dans leurs mots ce qu’ils ont compris ou ce qu’ils doivent faire. Pour les leçons, s’ils ont les mêmes mots à apprendre, vous pouvez leur faire écrire les mêmes mots en même temps. 

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Source: Alloprof.com

Si les enfants ne sont pas dans la même classe et n’ont pas les mêmes devoirs, il est tout de même possible de faire les devoirs tous en même temps. Demandez à un de faire une tâche dans laquelle il est plus autonome pendant que vous travaillez avec l’autre. Lisez les consignes aux enfants un à la fois, puis supervisez les deux/trois en même temps. Permettez à vos enfants de dessiner ou de faire de la pâte à modeler pour s’occuper lorsqu’ils sont bloqués, en attendant que vous soyez disponible pour les aider. Il est aussi possible qu’un parent supervise les devoirs et leçons d’un enfant, pendant que l’autre parent fait de même avec le cojumeau. 

 

Bref, tout dépend de votre organisation familiale et de vos préférences en tant que famille: il suffit de trouver la recette gagnante pour vous. 

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Crédit photos: Mamans Pieuvres

LES IMPACTS DES DIFFICULTÉS SCOLAIRES SUR L'ESTIME DE SOI 

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Tout d’abord, il est important de comprendre que l’estime de soi est influencée par une grande diversité de facteurs, tels que l’environnement, l’éducation, les capacités physiques, la personnalité, les capacités intellectuelles, les relations familiales et sociales, etc. Ainsi, l’estime de soi n’est pas uniquement influencée par les  capacités scolaires d’un élève. Toutefois, il faut garder en tête que l’école prend une très grande place dans la vie des enfants et que c’est, pour ainsi dire, un facteur important dans la construction de l’estime de soi. 

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Tel qu’indiqué dans le schéma ci-contre, les troubles d’apprentissage peuvent avoir un impact négatif sur l’estime de soi. Cela dit, votre enfant n’aura pas nécessairement une mauvaise estime de soi s’il présente un trouble d’apprentissage, étant donné que l’estime de soi dépend de plusieurs autres facteurs. Il est donc important de favoriser l’estime de soi des enfants de diverses manières. Chaque enfant a besoin de se sentir compétent et apprécié. 

 

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Selon la docteure Nadia Rousseau, enseignante en adaptation scolaire à l’université du Québec à Trois-Rivière, «reconnaître les compétences explicites des élèves, reconnaître qu’ils sont capables de réussir et qu’ils possèdent de belles qualités renforce chez eux une perception de soi et une estime de soi plus positives. De cette manière, l’élève sera encouragé à persévérer dans ses apprentissages, et ce, avec courage malgré les défis rencontrés.» (12)

 

En ce sens, il est important de valoriser et d’encourager les efforts de votre enfant, même si le chemin semble parfois plus long avant d’arriver au résultat attendu. Tel que mentionné plus tôt dans ce billet, il est important de normaliser l’erreur et de normaliser les difficultés. Nous avons tous nos forces et nos défis : il en va de même pour nos enfants. Amenez-les à voir leurs forces et leurs talents. Félicitez les pour leurs bons coups. Dites-leur que vous les aimez, que vous appréciez ce qu’ils font. 

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Pour conclure, la scolarité des jumeaux et triplés est une longue aventure qui vous amènera certainement plusieurs questionnements au fil des années. N’hésitez pas à collaborer avec l’école pour accompagner vos enfants au meilleur de vos capacités. N'oubliez pas que la fédération des comités de parents du Québec est présente pour vous.

 

Si quelque chose vous préoccupe en lien avec le bien-être scolaire de vos enfants, faites-en part à leur(s) enseignant(s). Après tout, vous êtes les experts de vos enfants!

Avez-vous demandé à vos jumeaux ce qu'ils pensaient sur le fait d’être ensemble ou séparés à l'école ? Nous avons effectué un mini vox pop!

Vous recherchez du soutien et des conseils concernant la séparation des classes au Québec ? Voici un groupe Facebook de parents prônant le libre choix.

LIENS INTÉRESSANTS À CONSULTER:

Source: Allo prof

Source: Fédération des comités de parents du Québec

Source: Page Facebook Grandir Fleurir

Source: Institut TA

Sources :

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