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  • Motricité & langage | Mamans Pieuvres

    Développement de la motricité et du langage chez les jumeaux. Les enfants franchissent toutes les étapes clés de leur développement à des rythmes différents. Le moment et la façon d’acquérir de nouvelles habiletés, comme la motricité fine et la motricité globale, sont propres à chacun de nos enfants, incluant les jumeaux (monozygotes et dizygotes). C’est toujours un plaisir de voir évoluer nos tout-petits, de les voir faire des découvertes et commencer à devenir des vraies petites personnes dans toute leur unicité malgré leurs similitudes. Pour le développement du langage chez les multiples, il fut répertorié de compter un petit délai d'environ 6 mois après les singletons. Ne soyez pas surpris de constater ce « retard » , qui n’en est peut-être pas un! Quand un enfant commence à utiliser le « je », on comprend qu’il est plus conscient qu’il existe pour vrai, qu’il est une personne à part entière. C’est une grande étape! Ça se passera souvent autour de 18 mois pour les singletons. On s'adresse souvent aux jumeaux en disant « vous », puisqu’ils sont souvent ensemble, par la force des choses. Les jumeaux vont donc souvent utiliser le « nous » avant de passer au « je ». Sur cette page, nous abordons également les troubles alimentaires, qui peuvent survenir de manière plus fréquente auprès des jumeaux et triplés (lié au facteur de la prématurité). Saviez-vous que le degré d'immaturité du système gastro intestinal dépendra de la durée de gestation ? En effet, un bébé prématuré serait plus à risque de présenter des défis au niveau de son appareil digestif (problèmes gastro intestinaux, digestion et/ou absorption des aliments). L'équipe tient à remercier la collaboration spéciale de Madame Gisèle Séguin ainsi que Andréa Dépelteau pour la révision. LES JUMEAUX : SYNCHROS OU NON ? Le développement des tout-petits est un domaine fascinant … qui le devient encore plus lorsqu’on parle de multiples ! Le développement des jumeaux peut justement être teinté par la gémellité. De manière générale, les enfants ont leur première dent en moyenne à l’âge de 6 mois, font leur premiers pas vers 12 mois, commencent à dire des mots vers 10-13 mois, jouent vraiment ensemble vers 3 ans. Mais qu'en est-il des jumeaux ? Sont-ils synchronisés ? La réponse la plus simple : cela dépend vraiment de quel type de multiple! Il y a plusieurs petites différences entre le développement du singleton par rapport au développement des jumeaux. Prenons l'exemple de la poussée dentaire. C'est la génétique qui va déterminer, entre autres, à quel âge la première dent fera son apparition. C’est quand même impressionnant de constater que pour les jumeaux identiques, cette dent apparaîtra au même moment pour les deux/trois, souvent avec à peine un ou deux jours de différence. Chez les jumeaux non identiques, tout est possible! Ce n’est donc pas parce que vos enfants sont issus de la même naissance qu’ils se suivront nécessairement dans les étapes de leur développement. Vous êtes inquiets ? Pas de panique ! Il est difficile de ne pas remarquer et comparer les différences dans le développement de deux ou trois enfants qui ont exactement le même âge et qui évoluent dans le même environnement. N’oublions pas que pour trouver une moyenne, on doit prendre en compte les deux extrêmes. Revenons à l'exemple de nos dents. Si chez certains enfants la première dent perce à 6 mois, d'autres c'est vers 10-11 mois que cela se produit. Et puis, quand on y pense, certains bébés naissent avec une dent! Tout cela pour expliquer qu'il y a un écart entre les deux et tout est normal. Ces moyennes nous rassurent ou nous inquiètent, selon notre expérience et nos attentes! À la naissance, les jumeaux sont généralement plus petits en termes de poids que les singletons. De plus, les bébés nés prématurément peuvent prendre davantage de temps à atteindre certaines étapes importantes de leur développement comparativement à un bébé né à terme. Cela étant dit, la grande majorité des enfants vont rattraper le petit écart pendant l'enfance avec ou sans aide professionnelle. Si vous avez des inquiétudes, faites-en part à votre médecin ou encore aux éducateurs.trices de vos enfants. Les professionnels de la santé tiendront compte du facteur de gémellité lors de leur suivi (ou rappelez-leur quand cela ne semble pas être le cas!). Il est certainement difficile de ne pas remarquer et comparer les différences dans le développement de deux ou trois enfants qui ont exactement le même âge et qui évoluent dans le même environnement. Il faut cependant se rappeler que nos jumeaux sont d’abord et avant tout des enfants à part entière, comme les autres, chacun ayant son propre rythme de développement : ce n'est pas une compétition ! S'occuper d'eux peut être un peu plus complexe à certains niveaux, mais ils vous surprendront avec leur collaboration quand il s’agira de grimper pour se rendre où ils veulent, parfois bien avant de dire leurs premiers mots! Pour ce qui est de l'autonomie, il faut tout simplement comprendre que celle-ci peut être retardée aux yeux de la société, car elle est plus complexe que chez les singletons. Évitez qu'un co-jumeau effectue les petites tâches pour l'autre quand il y en a un qui semble avoir plus de difficultés. Bien que l'entraide soit une bonne chose, encourager plutôt vos multiples à persévérer, surtout avec tout ce qui touche la motricité fine et globale. HABILETÉS MOTRICES CHEZ NOS TOUT-PETITS Le développement psychomoteur des jumeaux et des triplés peut être influencé par différents facteurs, faisant en sorte que les « attentes » ou la « norme » sont tout simplement irréalistes à atteindre pour nos bébés multiples. Et cela ne signifie pas qu'ils sont « en retard » pour autant ! L’important est qu’ils finissent par marcher! Mais pour en arriver là, il y a des étapes et il y a des stratégies pour favoriser le bon déroulement du développement de nos enfants. D’abord, il faut rappeler que le développement de l’enfant constitue une séquence d’étapes où chacune est importante, voire préalable, pour les suivantes. Le respect de cette séquence (c’est-à-dire l’ordre dans lequel les étapes sont franchies et l’atteinte de chacune d'entre elles) peut importer davantage que l’âge auquel celles-ci sont réalisées. En effet, des habiletés qui peuvent paraître anodines constituent en fait des préalables importants pour le développement des habiletés préscolaires et scolaires. C’est le cas notamment de la marche à quatre pattes, qui est essentielle pour développer une bonne force de la musculature entourant l’épaule, qui elle sera importante pour l’écriture, le temps venu. Chaque enfant franchit les étapes à son rythme et il y a une souplesse au niveau des attentes pour franchir ces étapes. Pour la marche, la « norme » est fixée autour de 12 mois. Cependant, avant 18 mois, il n’y a pas lieu de s’inquiéter si l’enfant ne marche pas encore (surtout s’il a atteint les étapes précédentes!). Pour ma part, mes garçons ont marché à l’âge de 15 mois (13 mois d’âge corrigé), ce qui demeurait tout à fait raisonnable et c'était loin d’être inquiétant ! Naître et Grandir résume bien les grandes étapes de la motricité 0-8 ans juste ici: La motricité globale de 0 à 8 ans en un coup d'œil (naitreetgrandir.com) LE DÉVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DES MULTIPLES On entend souvent qu’un enfant est plus « moteur » qu’un autre, suggérant que cet enfant a de bonnes habiletés motrices. Ce n’est pas faux; les enfants développent une sphère à la fois. Cela signifie donc qu’un enfant pourrait être un pro du langage, mais paraître « en retard » dans l’acquisition de ses habiletés motrices. Or, il ne s’agit pas d’un réel retard pour autant. C’est plutôt qu’il se développe plus vite en ce qui concerne le langage que la motricité, mais le reste des habiletés suivra ! Comme vous le savez, sans doute, plusieurs facteurs peuvent influencer le développement des enfants, dont la prématurité. Rappelez-vous que c'est l’âge corrigé (plutôt que l’âge réel) qui sera utilisé pour faire leur suivi, et ce, jusqu’à l’âge d’environ 2 ans. Ne vous culpabilisez surtout pas si vous n'êtes pas en mesure de travailler la motricité de vos petits individuellement. Notre réalité au quotidien nous oblige régulièrement à « stationner » un ou des bébés dans une chaise vibrante (ou autre équipement) pendant qu’on s’occupe de l’autre ou des autres. L'important est de leur offrir des opportunités pour qu'ils puissent développer leurs habiletés psychomotrices, notamment : -En planifiant des périodes de jeu au sol sur un tapis ou une couverture -En leur proposant des jouets et une diversification d'objets adaptés à leur âge -En leur offrant des périodes de jeu libre ou encore de jeu plus dirigé Les enfants doivent avoir la chance d’explorer à travers le jeu, et l’adulte peut influencer cette exploration pour le développement d’une habileté spécifique. Par exemple, on pourrait placer un jouet un peu plus loin pour que l’enfant se déplace par lui-même pour le saisir plutôt que de lui donner directement dans les mains. L'interaction entre les multiples et un beau bonus en soi et la délimitation d'un espace pour les laisser explorer dans un environnement sécuritaire est d'autant plus importante. LA CONSULTATION EN ERGOTHÉRAPIE L’âge auquel l’enfant franchit ou non les étapes du développement demeure un indicateur intéressant pour dépister ses besoins. En ce sens, les rendez-vous de suivi avec le médecin/pédiatre permettent de mesurer l’atteinte d’étapes clés liées à l’âge de l’enfant. Autrement , on ne s'affole pas si les éléments de la liste énumérée par le médecin lors du rendez-vous de suivi ne sont pas tous cochés. Et pas de panique si un enfant de la fratrie gémellaire évolue « plus rapidement » que le ou les autres! Mais alors, quand devrait-on consulter en pédiatrie ou en ergothérapie pour des enjeux en lien avec le développement de nos enfants? Voici quelques exemples où l'un de vos petits aurait besoin d’un coup de pouce pour développer ses habiletés : Si votre enfant ne présente toujours pas l’habileté concernée, et ce, quelques mois après que l’âge « attendu » soit atteint S i plusieurs sphères sont touchées, c’est-à-dire que l’enfant présente des difficultés de motricité globale en plus de difficultés de motricité fine et/ou de défis au niveau cognitif et/ou au niveau du langage Si votre enfant « saute » une étape de son développement psychomoteur (exemple : la marche à 4 pattes) Enfin, si vous désirez plus de soutien en ce sens ou encore adopter une approche préventive, il est toujours possible de consulter un ou une ergothérapeute. TENSIONS CERVICALES Durant les premiers mois de vie de vos jumeaux, il n’est pas étonnant de constater que l’un d’eux auraient davantage de tensions dans leur cou/dos. Toute petite, l’une de mes jumelles (bébé A, celle tout près du col) tournait toujours sa tête du côté gauche, elle négligeait pratiquement tout son côté droit! Dans les derniers mois de grossesse, ils sont tellement coincés dans notre ventre et prennent toutes sortes de positions parfois moins ergonomiques. Consulter un professionnel certifié peut grandement aider à ce niveau, surtout pour des jumeaux! Voici des petits trucs qui m’ont aussi été bien utiles avec l’une de mes jumelles dans différents contextes de la vie quotidienne. Dans les périodes d’éveils, je plaçais toujours ses jouets du côté qu’elle tournait moins sa tête pour stimuler le côté qu’elle avant tendance à négliger. La nuit, je plaçais son aquarium musical de ce même côté. Elle s’endormait souvent en le regardant donc je m’achetais quelques heures d’exercices du même coup! Dans la baignoire remplie d’eau, je lui permettais souvent une petite baignade thérapeutique en lui tenant simplement la tête. Elle pouvait donc gigoter à sa guise et cela aidait à réduire les tensions de son cou et de son dos. Lors du boire, je faisais un peu plus attention au côté que je la plaçais, quitte à la nourrir de façon à ce quelle positionne dans tête du côté qu’elle devait pratiquer. En promenade, je replaçais doucement sa tête en coinçant une doudou en mousseline pour qu’elle garde sa tête bien alignée avec le reste de son corps. Toutes ces petites attentions ont permis à ce qu’elle retrouve rapidement une amplitude complète de son cou après quelques semaines. Advenant que l’un de vos bébés doivent tout de même porter un casque pour corriger une plagiocéphalie, ne voyez nullement cela comme un échec, on fait déjà du mieux qu’on le peut! C’est souvent plus nous que ça va déranger plus qu’à eux. Ce n’est que quelques mois dans une vie et eux ne s’en souviendront même plus devenus grands! Saviez-vous que les jumeaux et les triplés sont plus à risque de plagiocéphalie ? Découvrez les problématiques pédiatriques sous-jacentes qui ont un impact sur l’allaitement juste ici. LE RETARD DE LANGAGE CHEZ LES JUMEAUX Dès les premiers mois de vie de nos enfants, on a hâte aux premières fois. Comme orthophoniste, j’avais particulièrement hâte aux premiers signes de communication : les premiers indices de compréhension, les premiers échanges, les premiers mots, les premières phrases, etc. Comme c’est le cas pour plusieurs parents, cette anticipation était accompagnée de questionnements, et parfois, d’inquiétudes. Avec des jumeaux ou des triplés, des questions supplémentaires et particulières surviennent. Est-ce que les complications à leur naissance auront un impact dans les années à venir? Est-ce que je stimule suffisamment le langage avec chacun de mes bébés? Est-ce que leur relation aura un impact sur leur manière de communiquer? CRYPTOPHASIE : UN LANGAGE SECRET ENTRE JUMEAUX? Ce phénomène du langage secret se nomme la cryptophasie ( cryptophasia en anglais). Crypto signifie secret tandis que phasia signifie parole. Vous avez sans doute déjà vu à la télévision ou sur internet (ou dans votre salon!), des scènes de poupons jumeaux qui semblent être en grande conversation, avec une gestuelle et des intonations pareilles à leur langue maternelle. L’idée de la cryptophasie, un langage propre à un couple de jumeaux, existe dans la culture populaire depuis longtemps. Les dernières études portant sur ce phénomène remettent toutefois en cause l’explication populaire. Plutôt qu’une langue spéciale et unique, il s’agirait d’une imitation de leur langue maternelle, avec des erreurs et des mots inventés qui ressemblent à la langue parlée autour d’eux. Comme les jumeaux tendent à s’imiter, ils reprendraient les erreurs et les «mots» produits par l’autre et, parfois, se comprendraient. Ils se renforceraient, s’encourageraient, par le fait même. Notons que la recherche semble démontrer que l’utilisation prolongée d’un langage jargon entre jumeaux serait un facteur de risque pour des difficultés langagières persistantes. Un singleton passe également par une phase d’imitation, pendant laquelle il produit un jargon qui ressemble à sa langue maternelle. Toutefois, il n’aura pas tendance à prolonger cette phase puisque son jargon n’est pas renforcé par les adultes qui l’entourent. Pour mettre en place une bonne stimulation langagière, la première étape est d’offrir de bons modèles verbaux. Or, ce qui rend la situation plus complexe pour un parent de jumeaux, lorsqu’on parle de stimulation du langage, c’est la fameuse triade : alors qu’un parent de singleton passe la majorité du temps en 1 à 1 (ou même en avantage numérique lorsque les deux parents sont là!) avec son bébé, le parent de jumeaux se retrouve souvent à parler, jouer, chanter (bref, à interagir), avec deux bébés en même temps. C’est un peu comme être constamment en conversation à trois et le parent doit constamment partager son attention. La dynamique pendant l’échange à trois est bien différente : le contact visuel est moins soutenu avec chacun des enfants, les phrases sont souvent adressées aux deux enfants en même temps, on laisse tomber les «tu» et on utilise le «vous», on est parfois moins en mesure de répondre rapidement aux tentatives de communication de chaque bébé, etc. Une autre particularité du contexte langagier avec des jumeaux/triplés est que l’interlocuteur premier du jumeau/jumelle est souvent... son jumeau/jumelle! Ils auront donc tendance à s’imiter, à se donner des modèles erronés et à se renforcer mutuellement. Ceci est bien différent des enfants qui ont un parent ou un frère ou une sœur plus vieux comme interlocuteur préférentiel. En effet, ceux-ci bénéficient habituellement de modèles plus riches, de modèles qui «tirent vers le haut». LE FACTEUR « GÉMELLITÉ » La recherche est plutôt claire en ce qui concerne le développement du langage chez les jumeaux et les triplés : ils sont plus à risque de développer des difficultés langagières que les enfants singleton. L’une des raisons principales pour cette probabilité plus élevée est que les expériences communicatives de multiples tendent à être un peu différentes de celles vécues chez les singletons. Bien que la gémellité constitue un facteur de risque pour les difficultés langagières, il est important de connaître les autres éléments ayant un impact sur l'apprentissage, soit : la p rématurité, le petit poids à la naissance, l'historique familial et le sexe de l'enfant. Heureusement, la plupart des jumeaux/triplés vont rattraper leurs pairs avant l’entrée à l’école. Toutefois, les difficultés langagières, même si elles sont temporaires, peuvent faire vivre des émotions négatives aux enfants. DES GESTES SIMPLES AU QUOTIDIEN POUR LA STIMULER DU LANGAGE En tant que parents, nous avons l’opportunité, voire le pouvoir, de prendre action pour enrichir les expériences communicatives de nos jumeaux/triplés et de favoriser un bon développement langagier. Voici quelques conseils pour stimuler le langage de vos jumeaux/triplés : Si possible, profitez des moments passés avec un seul des jumeaux : donner le bain en solo peut, par exemple, devenir un moment privilégié pour la stimulation du langage. Essayez de répondre aux tentatives de communication de chaque jumeau le plus souvent possible (je le sais, c’est du sport!). En obtenant une réponse (un regard, un geste, un « oui, mon bébé », une répétition de ce qu’il a produit/dit), l’enfant est encouragé à essayer de nouveau et/ou à continuer de communiquer. Profitez de la gémellité! Vous avez accès à des acteurs supplémentaires pour votre narration du quotidien et pouvez décrire une variété de situations ou d’actions : « Regarde Émile, Justine croque son éléphant! », « Oh! As-tu vu, Olivia? Rose flatte le chat ». Parlez à vos enfants de manière indépendante, quitte à répéter la même phrase à chacun. Dites le nom de l’enfant à qui vous vous adressez et parlez au « tu » : « Lucas, tu vas mettre tes bottes. Maintenant, William, tu mets tes bottes ». Développez un intérêt pour les livres et regardez souvent les mêmes. Plutôt que de poser des questions sur les images ou l’histoire, faites des commentaires, en les adressant à chaque enfant. « Oh, Nathan, il y a de belles mitaines! On en a des mitaines mauves comme ça, Charlie ». L’implication d’un coparent présent et actif est bénéfique puisqu’il permet des échanges 1 adulte – 1 bébé. On réduit donc l’impact de la triade. Évitez de comparer vos jumeaux/triplés (oui, c’est peut-être plus facile à dire qu’à faire). Bien qu’ils évoluent dans le même environnement, ils ont leur propre personnalité, leur propre perception et leur propre rythme. Il est totalement normal qu’ils n’évoluent pas de manière identique. Pour en apprendre davantage sur le développement physique et moteur chez les jumeaux, regardez notre capsule sur le sujet avec une physiothérapeute ! Regarder la capsule Saviez-vous que les multiples ont un développement cognitif distinct des singletons ? Voir la page LIENS INTÉRESSANTS À CONSULTER : ABCdaire stimulation du langage Source: CHU Ste-Justine Syndrome de la tête plate: la physiothérapie pour aider mon bébé Source: OOPQ Guide de référence sur le développement 0-5 ans Source: Naître et grandir Sources : E. Pinar et al. (2021). Parental speech and gesture input to girls versus boys in singletons and twins. Journal of nonverbal behaviour, 2021. Multiple Birth Canada. Speach & Langage. Developpment of multiples. 2020. Consulté le 23 avril 2024. Séguin, G. (2019). Jumeaux : mission possible (2e éd.). Édition Chu Sainte-Justine. Séguin, G. Questions de jumeaux: multiples réponses. Questions réponses pour les parents. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2011 PARENTALITÉ AVEC DES JUMEAUX OU DES TRIPLÉS Je veux m'y préparer !

  • Prématurité et soins intensifs néonataux | Mamans Pieuvres

    Les soins de vos bébés prématurés et votre séjour à l'unité des soins intensifs néonatals. En raison des nombreuses complications possibles, il se peut que vos bébés prématurés soient hospitalisés durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, à l’unité néonatale de l’hôpital après leur naissance. Au Canada, c'est environ 6,2 % des enfants uniques qui naissent avant terme (37 semaines). Ce chiffre grimpe à 57 % chez les jumeaux et à environ 95 % chez les triplés (Hôpital d'Ottawa, 2022). Si vos bébés ne sont pas encore arrivés, nous vous encourageons à vous renseigner sur ce qui pourrait vous attendre lors des premiers semaines et mois. Les statistiques d'accouchement prématuré étant élevées lors de grossesses multiples, mieux vaut s'y préparer. Voici des défis auxquels vous pourriez faire face en lien avec la prématurité: L’organisation en cas d’hospitalisation à l’unité néonatale de soins intensifs. Prendre soin des enfants à besoins particuliers (souvent présents lors de prématurité). Les complications désastreuses des virus et microbes. Les impacts sur la famille comme le stress et la difficulté d'attachement. Vivre son postnatal et le fameux 4ième trimestre à l'hôpital. Les parents qui doivent rester plusieurs semaines en néonatalogie sont confrontés à de l'inconnu. Les circonstances dans lesquelles les bébés arrivent peuvent parfois être éprouvantes. Cela étant dit, les difficultés courantes qui ressortent le plus pendant le séjour à l'hôpital sont le fait de ne pas connaître le futur et de ressentir un sentiment d'impuissance face à l'arrivée précoce de vos enfants. Sachez que les émotions que vous vivez sont toutes légitimes. Nous vous invitons à en parler avec des personnes qui ont déjà traversé le même chemin que vous, que ce soit des parents à votre hôpital ou via des groupes de soutien. Nous vous encourageons aussi à transformer votre tristesse et votre culpabilité en une énergie positive et à une participation active envers les soins de vos bébés. LES STADES DE LA PRÉMATURITÉ Le séjour à l'unité des soins intensifs néonatals n'est pas un passage obligé mais les statistiques parlent par elles-mêmes. Il est fréquent que les parents se retrouvent plusieurs semaines à l'hôpital et ne peuvent pas être dans le confort de leur foyer. Le tableau ci-dessous vous donne une idée de la moyenne de gestation en fonction du nombre de bébés que vous attendez. La durée de votre séjour à l'hôpital dépendra de la précocité de la naissance de vos bébés, de leur poids et de l'existence ou non de complications médicales. Il va de soi que plus vos prématurés naissent tôt, plus ils passeront du temps en néonatalogie, car ils auront besoin davantage de soins. Le site About Kids Health explique la prématurité de cette façon: « En général, plus l’âge gestationnel est jeune, moins le bébé est préparé pour le monde extérieur. Souvent, les bébés légèrement prématurés qui ont presque complété le temps de gestation habituel dans l’utérus n’auront pas besoin de soutien à la naissance (...) À l’opposé, les grands prématurés, qui n’ont passé que 25 semaines dans l'utérus par exemple, ont besoin d’un soutien très intensif à la naissance . » (About Kids Health, 2023). Pour ce qui est du suivi de développement des bébés qui sont prématurés, il sera fait en fonction de leur âge dit corrigé (AC) versus leur âge réel (AR). L'âge réel est le temps écoulé depuis la naissance de l'enfant tandis que l'âge corrigé est l'âge qu'aurait l'enfant si celui-ci était né à 40 semaines de grossesse (ou le jour de la DPA, soit la date prévue d'accouchement). Cette donnée sera utilisée jusqu'à deux (2) ans par les différents spécialistes à l'exception des rendez-vous pour la vaccination où ce sera l'âge réel qui sera alors pris en compte. L'ENVIRONNEMENT EN SOINS INTENSIFS NÉONATALS Dépendamment de votre pays et de votre région, vous entendrez peut-être des termes différents pour désigner le service où vos bébés seront pris en charge. Il existe différents niveaux de soins qui peuvent évoluer en fonction de leurs besoins. Pour ce qui est de l'unité des soins intensifs néonatals, celle-ci est composée de néonatalogistes et d'infirmières spécialement formés. De plus, on y retrouve différents spécialistes tels que: Néonatalogiste Infirmière-chef et a ssistante infirmière-chef Infirmière praticienne en soins néonataux Infirmière en néonatalogie Résident Fellow Psychologue et t ravailleur social Inhalothérapeute Technicien de laboratoire Consultante en lactation Ergothérapeute et p hysiothérapeute Pharmacien hospitalier Pour plus d'informations et une description des rôles de chaque professionnel , visitez la page de Préma-Québec . À l'intérieur de l'u nité, préparez vous à entendre et voir différents appareils q ui aideront vos petits à respirer et à se nourrir. Ces machines, parfois très bruyantes, peuvent effectuer plusieurs tâches dont : Maintenir leur température corporelle à l'intérieur d'un incubateur. Vos bébés peuvent avoir un moniteur de température fixé sur leur peau; Aider leur respiration par un ventilateur. Certains bébés ont besoin d’oxygène, tandis que d’autres peuvent souffrir d’apnée. Par mesure de sécurité, de nombreux bébés dorment sur des tapis qui déclenchent une alarme si le mouvement s'arrête. Ces dispositifs étant très sensibles, ils peuvent donc provoquer de fausses alarmes . Alimenter ces derniers par perfusion intraveineuse ou via une sonde d'alimentation qui se trouve à être un tube traversant la narine et qui descend dans l’estomac, se fixant sur la joue (voir ci-dessous pour des explications des différentes sondes.) Voici quelques appareils que vous pourriez retrouver dans leur chambre: ALIMENTATION ET GAVAGE Il existe un type d'alimentation appelé gavage, qui peut être administré via différentes sondes : Sonde nasogastrique (tube est inséré par le nez jusqu’à l’estomac) Sonde orogastrique (tube est inséré par la bouche jusqu’à l’estomac) Sonde nasoduodénale (tube est inséré par le nez jusqu’à la 1ère partie de l’intestin grêle) Sonde nasojéjunale (tube est inséré par le nez jusqu’à la 2ème partie de l’intestin grêle qui est le jéjunum Pour ces quatre types de sondes d’alimentation, il n’est pas nécessaire d’avoir une chirurgie. Par ailleurs, dépendamment de la santé du bébé prématuré, du temps dont le gavage serait nécessaire et du risque d’aspiration de la nourriture vers les poumons, une sonde gastrostomie endoscopique percutanée (GEP) ou une jéjunostomie endoscopique percutanée (JEP) pourrait être installée en salle d’opération. Pour plus de détails sur ces deux dernières sondes, nous vous invitons à consulter le lien du CHU Sainte-Justine juste ici. Le gavage peut être utilisé pour des bébés prématurés nés en bas de 34 semaines de gestation, des enfants malades ou qui sont dépendants de la ventilation assistée et dont le réflexe de succion et/ou de déglutition est absent ou diminué. Même si les signaux de faim d’un bébé prématuré sont les mêmes qu’un bébé à terme, le prématuré ne démontrera pas ces signaux aussi souvent qu’il devrait pour boire et grandir. C'est pour cette raison que le gavage est utilisé pour les nourrir; ces derniers n’ont pas encore atteint la maturité de se réveiller et de téter à chaque boire lorsqu’ils ont faim. Le but du gavage est d’alimenter le bébé et de favoriser sa croissance, ainsi que so n développement optimal. Autrement, il peut être un complément à l’allaitement ou au biberon si le bébé se fatigue rapidement lors des boires. À l’unité néonatale, on apprend aussi aux parents la méthode surnommée pacing ou pace feeding. C'est une manière d'offrir le biberon aux bébés prématurés. Si vous désirez allaiter, il est possible d’offrir le lait maternel exprimé par maman de cette manière jusqu’au jour où les bébés seront en mesure d’explorer la prise du sein. APPRIVOISER LA MONTAGNE RUSSE D'ÉMOTIONS Séjourner à l'unité néonatale peut être déstabilisant, particulièrement au tout début. Vos bébés ne seront pas les seuls à être fragiles! Sachez que vous serez aussi confrontés à une montagne d'émotions : culpabilité, colère, choc, impuissance, injustice ou tristesse. Vous pourriez être surpris de voir à quel point vos bébés sont petits lorsque vous les rencontrez pour la première fois. Ils peuvent être d’apparence très fragile, avec des poils fins et des vaisseaux sanguins visibles. Si l'un de vos bébés est très malade ou dans une situation précaire, vous ne pourrez peut-être pas le tenir dans vos bras jusqu'à ce son état soit plus stable. Au fur et à mesure qu’ils grandissent et se développent, le personnel néonatal peut vous aider à tenir, à réconforter et à nourrir vos bébés. Parfois, l’état de santé ou les besoins médicaux de l’un de vos bébés peuvent changer. Cela peut signifier qu'un bébé peut être admis dans l'unité néonatale ou être transféré dans une autre unité, tandis que le ou les autres bébés peuvent rester à la pouponnière, ou encore obtenir leur congé de l'hôpital. Cette situation peut être difficile pour l'organisation familiale. N'hésitez pas à alterner les heures des boires et de partager les soins entre vous et votre partenaire ou d’autres membres de votre famille. Cela vous aidera à passer du temps avec vos bébés (et vos autres enfants), en plus de permettre à d’autres de participer également à leurs soins. Tire-allaitement Voyez comment vous pouvez vous préparer à donner votre lait à vos bébés Cliquez ici! Allaitement Saviez-vous qu'il est possible d'allaiter vos bébés prématurés, et ce peu importe leur stade? Cliquez ici! Biberons Connaissez-vous la méthode pacing avec le biberon pour vos prématurés ? Cliquez ici! NOS 10 CONSEILS POUR FACILITER VOTRE PASSAGE À L'USIN 01 S'informer. Pendant votre grossesse, demandez à visiter l’unité néonatale à l'hôpital où vous devez accoucher afin d'y rencontrer les professionnels et vous familiariser avec l’environnement ainsi que les différentes machines présentes. Les soins intensifs néonatals pourraient vous intimider avec leurs bruits et leurs appareils, mieux vaut donc avoir une idée avant d’accoucher! 02 S'impliquer . Soyez présents lors de la tournée médicale quotidienne durant laquelle on y établit un plan pour vos nouveaux-nés. Il est possible que vous puissiez ressentir de l’impuissance et que vous ne pouvez rien faire pour aider vos bébés, mais n’oubliez pas que VOUS êtes les parents et que vous êtes les meilleurs protecteurs de vos bébés. De plus, restez en contact avec vos bébés et visitez-les dès que possible après la naissance, même si vous devez le faire depuis votre lit ou un fauteuil roulant. Essayez de contribuer à leurs soins si cela est possible; les infirmières pourront vous guider et vous montrer comment. 03 Poser des questions. N'hésitez pas à demander des explications supplémentaires ou des clarifications. Chaque question est pertinente! 04 Demander à avoir un médecin primaire et quelques infirmières primaires. Il peut y avoir beaucoup de roulement de personnel aux soins intensifs néonatals, d’où l’importance d’avoir un médecin primaire qui aura le dernier mot sur certains traitements ou décisions à prendre et pourra ainsi, assurer un suivi adéquat de vos bébés. Il est important de choisir du personnel avec qui vous êtes le plus à l’aise et de leur demander leur accord. Pour ce qui est des infirmières, le fait d'en avoir une attitrée à chaque bébé peut aider à une meilleure continuité des soins puisque ces dernières connaitront bien vos bébés. Elles seront en mesure de poser des interventions plus adaptées. 05 Parler à d’autres parents de prématurés. Demander à votre médecin primaire de vous présenter un autre couple qui vit les mêmes défis que vous sur l’unité. Cela aide grandement d’échanger avec des parents vivant la même réalité, et qui peuvent vous encourager et vous préparer un peu pour la suite du séjour à l’hôpital. 06 Tenir un journal quotidien pour chaque bébé. Vous pourrez y noter des conseils ou des questions de tout genre. Cela vous aidera à suivre les progrès individuels des bébés et vous serez des experts lors de votre retour à la maison! Lorsque vous êtes loin de vos bébés et que vous appelez pour prendre des nouvelles, vous pouvez y noter ce qui est arrivé en votre absence. Notez-y également chaque étapes importantes en téléchargeant ces petits cartons. 07 Contrôler ses émotions et prendre un jour à la fois . Il peut être très difficile d'apprendre à devenir parents devant deux ou trois incubateurs. Avoir un bébé prématuré est difficile, en avoir deux ou trois d’un coup l’est encore plus! Il est possible de ressentir des émotions conflictuelles puisqu’il se peut qu’un de vos bébés ait mieux, mais que l’autre ou les deux autres aient des difficultés cette journée-là. Beaucoup de choses peuvent changer quotidiennement et il peut être difficile de naviguer à travers les différentes émotions. Cela étant dit, lorsque vous êtes avec vos petits, vous devez essayer de contrôler vos états d'âme. Soyez forts pour eux car lorsque vous les touchez, ils ressentent vos émotions et ils ont besoin de votre force afin de passer au travers. 08 Avoir un bon réseau de support. N'hésitez surtout pas à demander à votre entourage de vous aider pendant votre séjour à l' hôpital . Rappelez-vous que c haque geste compte et que cette période est temporaire. 09 Se reposer. Vous devez être prêts lorsque vos petits retourneront à la maison. Même si vous ressentez de la culpabilité lorsque vous les laissez seul, prenez du temps pour vous. Profitez-en pour récupérer de votre accouchement. Vos petits ont besoin de parents reposés. 10 Protéger vos bébés des infections. Les bébés prématurés sont très fragiles et un petit virus peut être très grave s’ils l’attrapent. Tout d’abord, lavez-vous toujours bien les mains, portez des vêtements propres et essayez d’avoir un bon système immunitaire afin de ne pas tomber malade. Le personnel conseille souvent que si vous êtes malades, évitez de venir les visitez ou du moins de porter un masque. Ce conseil vient rejoindre le #9 qui est de vous reposer. Si vous accumulez de la fatigue, vous serez plus à risque de tomber malade. CONSEILS NICU QUAND IL FAUT RENCONTRER SES BÉBÉS PLUTÔT QUE PRÉVUE Elliot et Nathan sont nés en césarienne d’urgence un samedi matin. 8h33 pour mon bébé 1, 8h34 pour bébé 2. Ils avaient 35 semaines, 0 jours de gestation. Ils ont été amenés directement en néonatalité, puisque l’état de Nathan nécessitait des soins. En raison de la médication donnée pour effectuer la césarienne d’urgence, j’ai finalement rencontré mes bébés aux alentours de 17h, le soir de l’accouchement. Je me souviens encore très bien de Nathan, dans l’incubateur, branché à une panoplie de machines qui vérifiaient chaque changement dans son état général. Il avait de l’aide respiratoire, un tube de gavage, un capteur au pied, des fils partout. Les machines sonnaient pratiquement tout le temps. Bref, aucun contact physique n'est possible à ce moment. Juste ma main, qui prend la sienne, si petite, dans un trou d’incubateur. C’est ainsi que je me suis présentée à mon bébé, complètement perdue dans ce monde inconnu de la parentalité et de la néonatalité. Nathan a finalement passé 4 semaines en néonatalité à Trois-Rivières avant d’être transféré au CHUL de Québec pour 1 semaine. La veille de la fête des mères, nous avons enfin quitté le CHUL avec notre bébé, après 5 semaines dans les rouages de la néonatalogie. Ce n’est pas ce que j’imaginais de ma première rencontre avec mes jumeaux, des premiers moments en famille. J’aurais tellement aimé qu’on m’y prépare, qu’on aborde le sujet avec moi. Qu’on m’explique à quoi m’attendre si un séjour en néonatalogie était envisagé. Encore aujourd’hui, 2 ans et demi plus tard, c’est un sujet sensible, difficile à aborder pour moi. En tant que maman de jumeaux ayant vécu le passage par la néonatalité et travailleuse sociale en périnatalité, j’ai envie de vous dire que ce ne sera pas facile. Vous allez vivre une panoplie d’émotions contradictoires, vous allez osciller entre l’espoir et le désespoir. Toutes ces émotions sont normales et légitimes. Heureusement, vous allez être accompagnés par des professionnels attentionnés, qui ont à cœur le bien-être de vos bébés. N’ayez pas peur de prendre votre place. Vous allez avoir l’impression que le personnel connaît mieux vos enfants que vous par moment, mais ce sont tout de même vous les parents. Posez des questions, immiscez-vous dans les discussions médicales qui concernent vos bébés. Demandez des explications et des clarifications, nommez votre point de vue, vos désirs, vos inquiétudes. Prenez le temps de lire vos droits, ils sont tellement importants et vont vous aider à prendre des décisions. Informez-vous pour connaître les services qui sont à votre disposition : travailleur social, psychologues, consultante en lactation, etc. Mieux vous serez outillés et informés, plus il sera facile pour vous de prendre votre place dans ce monde et d’accompagner vos bébés! Télécharger le livret LES SOINS DU DÉVELOPPEMENT Les soins du développement représentent une approche de soins individualisés visant le développement optimal des nouveaux-nés malades ou prématurés admis en unité néonatale. Ces soins regroupent l'ensemble des techniques environnementales et comportementales mises en place afin de réduire le stress du nouveau-né et d’assurer sa neuroprotection (protection du cerveau). Les soins de développement sont effectués dans le but d'offrir aux bébés les meilleures conditions pour qu’ils poursuivent leur développement dans un contexte de soins centrés sur la famille. VOTRE PARTICIPATION EST PRIMORDIALE Pour favoriser la création du lien, le parent peut participer activement, en partenariat avec l’infirmière, aux changements de couches, au bain et au positionnement de ses bébés. Pour plus de détails sur ces soins et leurs méthodes, se référer aux liens des fiches explicatives pour les parents (juste ici) . Voici des exemples de bénéfices des soins du développement chez les bébés: . À court terme: -Diminution des bradycardies, des tachycardies et des apnées. -Diminution des mouvements de trémulations (tremblements) et des signes d’irritabilité. -Stabilisation de la tension artérielle et de la saturation en oxygène. -Augmentation de la qualité du sommeil. À moyen terme: -Diminution de la durée d’hospitalisation, de la durée de ventilation et de la durée d’oxygénation. Diminution des complications médicales et du nombre de jours avec une sonde gastrique. -Amélioration de la croissance et du sommeil. -Amélioration des comportements et du neurodéveloppement : tolérance au stress, meilleure capacité d’attention et meilleur fonctionnement moteur. À court terme (3 à 15 ans) : -Amélioration du développement neurologique, de l’attachement parent-enfant et de la qualité de vie des enfants et des familles. -Diminution de la sévérité des dommages cérébraux et handicaps majeurs. Il y a aussi des bénéfices pour les parents! On parle ici de diminution du stress sur la famille, de l'amélioration de l’interaction entre la mère et l’enfant, du lien d’attachement parents-enfants, du contact visuel et physique entre la mère et l’enfant et de la confiance des parents dans leurs compétences parentales. Voici un résumé de Madame Mathilde Lenoir, infirmière clinicienne du NICU au Montreal Children’s Hospital (Quebec, Canada) en lien avec le développement des sens et les stratégies de protection: LE TOUCHER C’est le premier sens à se développer dans le ventre de la mère. Le fœtus est soumis à une pression enveloppante et constante du liquide amniotique et de l’utérus. Le fœtus développe son sens du toucher grâce, entre autres, à l’agrippement du cordon ombilical et en touchant son visage avec ses mains. Pour protéger ce sens, une fois admis à l’unité néonatale, l’équipe soignante essaie le plus possible de reproduire les conditions de la vie intra-utérine: Création d’un « cocon » qui entoure le bébé. Imitation de la position fœtale avec les membres regroupés et les mains touchant le visage. Donner au bébé la possibilité d’agripper le doigt du parent ou d'une doudou. Poser une main sur son corps pour reproduire la pression du liquide amniotique plutôt que de caresser la peau qui est une sensation peu agréable et inconnue pour lui. L'ÉQUILIBRE L'équilibre est le deuxième sens à apparaître pendant la grossesse car le fœtus est en apesanteur dans le liquide amniotique. Ce sens est mature au terme de la grossesse, le bébé peut donc être particulièrement sensible lors des changements de position, par exemple, lorsqu’on le soulève du matelas pour la pesée ou pour l’installer dans les bras du parent. Méthodes de protection : Faire les changements de position en faisant rouler le bébé à l’aide des draps. Lors de la méthode kangourou, venir chercher son enfant dans le lit en collant son torse contre lui et s’installer ensuite dans le fauteuil (seulement si le parent se sent en confiance). L'ODORAT L'odorat est bien développé dès la 24e semaine de grossesse. Le fœtus apprécie l’odeur du liquide amniotique. Ainsi, à la naissance il reconnaîtra l’odeur du lait maternel et l’odeur corporelle de sa mère qui se rapprochent beaucoup de celle du liquide amniotique. Méthodes de protection/ stimulations positives : La méthode kangourou ou le peau à peau. Éviter de mettre du parfum, c'est une odeur inconnue et souvent forte pour le nouveau-né. Placer un foulard imprégné de l’odeur corporelle du parent (sans parfum) près du visage du bébé. Ainsi il percevra l’odeur parentale durant ses périodes d’éveil. Placer une compresse imbibée de lait maternel à côté du visage du bébé. LE GOÛT Le goût est pleinement mature vers la 30e semaine de grossesse. Le fœtus, en avalant le liquide amniotique, goûte déjà aux quatre saveurs universelles : sucré, salé, amer et acide. Ce goût varie en fonction de l’alimentation de la mère. Le fœtus a toutefois une affinité particulière pour le sucré. Méthodes de protection/ stimulations positives : Déposer une à deux gouttes de lait maternel sur la suce. La suce, associée au lait maternel ou au sucrose (solution sucrée), a pour effet de diminuer la douleur du nouveau-né grâce à la libération d’endorphines au niveau du cerveau. Lors de l’initiation de l’allaitement, le goût du lait maternel rappelle au nouveau-né le goût du liquide amniotique. L'OUÏE Autour de la 32e semaine, le fœtus peut entendre les sons extérieurs tels que la voix de sa mère, de son père, ainsi que les bruits environnants. Dès sa conception, il est bercé par les bruits digestifs, circulatoires et cardiaques de sa mère. Méthodes de protection/ stimulations positives : La méthode kangourou: une fois né, être collé en peau à peau contre sa mère est rassurant pour le bébé car il reconnaît ces bruits si familiers et se sent donc en sécurité. Il reconnaît aussi la voix grave de son père qui traverse plus facilement les parois de l’utérus. Chuchoter à proximité du bébé pour éviter la surstimulation de ce sens même si ce dernier se trouve dans un incubateur. En effet, l’incubateur n’atténue pas autant les bruits que les parois de l’utérus. LA VUE La vue est le dernier sens à se mettre en place. Il faut attendre entre la 32e et la 37e semaine de grossesse pour que les structures qui permettent la vision soient pleinement fonctionnelles. Un bébé né à terme voit seulement en noir et blanc et à une distance d’environ 20 cm. Le prématuré a une vision imprécise et floue et est plus attiré par la forme des visages familiers qui sont proches du sien. Il faut donc se placer proche de lui pour qu’il puisse nous voir. Méthodes de protection : Couvrir ses yeux avec une main ou une couverture pour le protéger de la lumière lors des soins ou examens. Placer un couvre-isolette sur l’incubateur pour garder le prématuré dans l’obscurité et reproduire le plus possible l’environnement de l’utérus. Tamiser l’éclairage de la chambre lors des périodes de kangourou afin que le bébé puisse ouvrir les yeux sans être incommodé et qu'il puisse entrer en communication visuelle avec son parent. LE DÉVELOPPEMENT DES MUSCLES Il existe deux types de muscles, les muscles extenseurs qui permettent de tendre un membre et les muscles fléchisseurs qui permettent de fléchir un membre. Durant la grossesse, les muscles extenseurs sont les premiers à se développer, le fœtus a beaucoup de place dans l’utérus donc il peut garder les jambes et les bras tendus. Au troisième trimestre de la grossesse, il commence à se sentir à l’étroit et s’entraîne donc à plier ses membres, ses muscles fléchisseurs se développent ainsi. Le bébé prématuré n’a donc pas pu développer ces muscles fléchisseurs autant qu’un bébé né à terme. C’est pourquoi il a besoin d’aide pour maintenir une position fœtale où les quatre membres sont regroupés (mains au visage et genoux proches de l’abdomen). On place donc, autour de lui, des rouleaux de couverture pour l’aider à maintenir une position fléchie sécurisante pour lui. Ceux-ci procurent également un enveloppement corporel similaire à la sensation qu’il ressentait dans le ventre de sa mère. Il est important de savoir qu’un bébé né à terme mais qui nécessite d’être admis en néonatalogie a également besoin de ces limites physiques car il ne dispose pas de l’énergie nécessaire pour maintenir une position fléchie. Il se concentre à maintenir ses signes vitaux stables pour assurer sa survie. Saviez-vous que les jumeaux et les triplés sont plus à risque de plagiocéphalie ? Découvrez les problématiques pédiatriques sous-jacentes qui ont un impact sur l’allaitement juste ici. LA MÉTHODE KANGOUROU La méthode kangourou est le seul soin qui relève exclusivement de la compétence parentale. Elle consiste à prendre son bébé en peau à peau le plus tôt possible après la naissance et à répéter ces séances aussi souvent et aussi longtemps que le permet l’état du bébé. Cette méthode est recommandée pour tous les nouveaux-nés, à terme ou prématurés et peut être poursuivie à la maison. Placé en peau à peau contre sa mère, le bébé retrouve des sensations familières telles que l’odeur, les battements cardiaques et la voix de sa mère. La méthode kangourou a donc pour effet d’apaiser le nouveau-né tout en lui assurant le maintien de sa température. Elle doit être pratiquée pour un minimum de 60 minutes afin de permettre au bébé d’atteindre le sommeil profond, essentiel pour son développement. La méthode kangourou apporte de nombreux bienfaits dont voici des exemples : Amélioration des signes vitaux (rythme cardiaque/respiratoire, diminution des apnées et besoins en oxygène). Amélioration de la tolérance digestive (si possible combiner la séance de peau à peau avec les horaires de repas lorsque le bébé est nourri par sonde gastrique). Amélioration du sommeil. Diminution du stress et de la douleur lors de procédures comme une prise de sang (effectuée pendant le peau à peau). Diminution du nombre de jours d’hospitalisation. Amélioration de l’interaction parent-enfant. Amélioration de la production de lait maternel. LA COMMUNICATION AVEC SES BÉBÉS L’importance de parler à ses bébés afin de favoriser le développement du langage n’est plus à prouver mais il est parfois difficile de savoir quoi dire. C’est pourquoi des programmes existent dans certaines unités néonatales où des livres sont offerts aux familles afin de promouvoir le développement de la communication et la création du lien avec son bébé. Faire la lecture à son enfant lui permet aussi d’entendre la voix si familière de ses parents. UNE TRANSITIO N IMPORTANTE Lorsqu’on commence à vous parler d’un congé possible qui approche pour vos deux ou trois bébés, cela peut générer encore une fois des émotions conflictuelles. Il se peut que vous ayez passé plusieurs jours, semaines, et même des mois à l’hôpital et que vous rêviez du jour où vous allez être réunis en famille pour la première fois. Nous comprenons ce désire depuis leur naissance d'être dans le confort et l’intimité de votre foyer! D'un autre côté, certains parents peuvent ressentir certaines inquiétudes lorsqu’il est temps de penser à ramener les bébés à la maison. Même si votre séjour en néonatalogie fut difficile, vous étiez bien entourés! Il est donc normal d'avoir certaines appréhensions. Afin de rendre la transition plus facile, vous pouvez mettre plusieurs choses en place. Sachez que le personnel des soins intensifs néonatals donnera congé aux bébés seulement s’il juge que c’est sécuritaire et que vous, les parents, êtes prêts. Voici quelques conseils pour rendre votre transition plus douce: Parlez au personnel de l’unité ; ces derniers pourront vous aider à vous habituer à la nouvelle routine et vous expliquer comment vous assurer de passer du temps avec chacun de vos bébés. ll n'est pas rare que les multiples soient prêts à sortir à des moments différents. Cependant, si cet écart est susceptible d'être assez court, l'on pourrait peut-être vous proposer de les garder ensemble, ce qui peut alléger vo tre organisation. Dans tous les cas, n'hésitez pas à faire part de vos préférences et vos besoins à l'équipe médicale. Planifiez en conséquence un horaire pour les visites en néonatalogie et pour ceux qui s'occuperont de la fratrie. Cela peut être une période déroutante pour les parents, car il peut être très difficile de laisser un bébé à l’hôpital, spécialement sans son ou ses co-jumeau(x). Profitez des moments seul avec un des bébés car même si c'est difficile, un e courte séparation vous donnera l'occasion leur porter une attention individuelle. Rares sont les fois où vous aurez l'opportunité, donc on reste positifs ! Avant de partir de l’hôpital, nous vous recommandons de pratiquer la routine quotidienne des soins comme si vous étiez à la maison, sans aucune aide des infirmière pour vous mettre davantage en confiance. Pensez à votre organisation et aménager votre environnement en conséquence. Avec deux ou trois bébés qui auraient peut-être besoin de plusieurs médicaments, du gavage, de l’oxygène, d'un moniteur de saturation ou d'autre appareil, il pourrait être facile de s'y perdre. LE GRAND R ETOUR À LA MAISON Avant le retour à la maison, faites un gros ménage et aérer bien la maison. Vérifiez si vous avez tout ce qu'il vous faut en vérifiant avec nos listes ou encore avec d'autres parents! Prévoyez une protection supplémentaire pour vos coussins et fauteuils ... ou enlevez tout simplement vos tapis si nécessaire. Vous éviterez ainsi de la lessive supplémentaire lors des premiers mois lorsque vos bébés ont du reflux ! Le personnel de l’hôpital devrait vous donner un horaire des boires avec les médicaments à suivre à l'hôpital. Il sera conseillé de chronométrer ces boires et de devoir réveiller vos bébés à la même heure ou avec un petit temps d’intervalle. Les laisser aller à leur rythme pourrait faire en sorte que vous n'obtiendrez que peu de repos. Lorsque vous revenez à la maison, revoyez cet horaire et ajustez-le au besoin. Pour ce qui est de la préparation des médicaments, il est pratique de les préparer une fois par jour si possible et de les garder au réfrigérateur (consultez votre pharmacien). Vous pouvez les disposer dans un bac identifié pour chacun de vos petits car le dosage peut varier d’un bébé à l’autre. Demander de l'aide pour vous accompagner aux rendez-vous médicaux. Même si vous avez obtenu votre congé, il se peut que vous devriez retourner plusieurs fois à l’hôpital sur une base hebdomadaire pour les multiples suivis (ex : pédiatre de la clinique néonatale, le physiothérapeute, l’ergothérapeute, la nutritionniste, l’ophtalmologue, etc). Informez-vous sur le nouveau vaccin à dose unique disponible gratuitement pour tous les bébés nés à 37 semaines et moins contre les infections par le virus respiratoire syncytial (VRS). Il est maintenant offert à l’unité néonatale en période de pointe du virus, et sur rendez-vous le reste de l’année. Pour les résidants du Québec: cliquez ici pour plus d'informations. Cela peut être très fatigant pour vous ET vos bébés puisque le tout nécessite beaucoup d’organisation. Si vous avez une personne de plus qui peut être présente lors des sorties, cela aidera à rendre les visites moins chaotiques et vous pourrez vous concentrer lorsque viendra le temps de parler au professionnel. Les premiers mois peuvent être très éprouvants dû à la fatigue et aux tourbillons d'émotions que vous vivrez. Visitez nos pages sur le soutien postnatal et la vie de couple pour quelques conseils en lien avec cette période si particulière. Pour être bien outillé sur les sommeil de vos prématurés, jetez un coup d'œil sur notre cours en ligne. Saviez-vous que Préma-Québec offre du soutien financier ? Pour plus de détails et pour déposer une demande, cliquez ici! trucs et astuces FAVORISER LE SOMMEIL DE MES BÉBÉS PRÉMATURÉS Je veux m'y préparer ! Écoutez le témoignage d'Aliona, maman de triplées mono-di nées à 24 semaines de gestation ayant séjournées plusieurs semaines en néonatalogie. Voir la chaîne vidéo Saviez vous qu'il existe de l'aide financière pour les bébés prématurés qui pourraient s'appliquer à votre situation? Vor la page LIENS INTÉRESSANTS À CONSULTER: Livret destiné aux parents d'un prématuré Source: Hôpital Général Juif de Montréal L’unité néonatale de soins intensifs : introduction par et pour des parents Source: Fondation pour Bébés Prématurés Canadiens Qu'est-ce la prématurité ? Source: SOS Préma et bébés hospitalisés Prendre soin de votre bébé prématuré tardif Source: Centre universitaire de santé McGill Sources : A parent's guide to neonatal care for twins, triplets and more. Twin Trust, consultée le 10 juillet 2023. À propos des bébés prématurés. About Kids Health, 2023, page consultée le 2 septembre 2023. Être parent à l’unité néonatale. Tisser des liens pour la vie. Marie-Josée Martel et Isabelle Milette. Editions du CHU Ste Justine Hôpital d'Ottawa. Grossesse Multiple. www.ottawahospital.on.ca/fr/ Isabelle Milette, Marie-Josée Martel et Margarida Ribeiro da Silva. Les soins du développement. Assurer la neuroprotection des nouveau-nés. 2ème édition. Ladewig, P. A., London, M. L. et Davidson, M. R. (201 0). Soins infirmiers en périnatalité. Saint-Laurent : ERPI Éditions. Louis, Sylvie. Le grand livre du bébé prématuré. 2010. Éditions Univers Parents. 578 pages Site web de Préma-Québec, consultée le 28 août 2023.

  • Allaitement de jumeaux et prématurés | Mamans Pieuvres

    Des conseils pour allaiter deux ou trois bébés. Est-ce possible d’allaiter des jumeaux ou des triplés? C’est probablement une des plus grandes préoccupations pour les futures mamans de multiple. Allaiter un seul enfant est déjà une aventure en soi, alors mieux vaut se préparer adéquatement pour donner le sein à deux ou trois bébés à la fois. Si l’allaitement se passe relativement bien pour certaines, il peut s’avérer être très difficile pour d’autres. Nourrir son bébé directement au sein est toute une aventure qui peut amener son lot d’inquiétudes ; encore plus lorsqu’il s’agit d’une grossesse multiple! Mise à part la quantité de lait qui doit être suffisante pour deux ou trois bébés, d’autres défis peuvent également se présenter : bébés prématurés, torticolis, plagiocéphalie et problèmes de succion qui sont les plus fréquents. En effet, selon Statistique Canada, « seulement 6,2 % de toutes les naissances simples étaient prématurées par rapport à plus de la moitié (55,6 %) des naissances vivantes multiples (jumeaux, triplés, etc.)». Avec la prématurité vient un plus grand risque d’instabilité cardiorespiratoire à la naissance, ce qui pourrait retarder le contact peau à peau avec la maman et conséquemment l’allaitement. C’est pour cette raison qu’il est recommandé d’exprimer le lait manuellement dès la première heure après l’accouchement afin de débuter l’allaitement. Cela peut représenter un défi pour plusieurs raisons: les bébés viennent de naître, souvent rapidement transférés aux soins intensifs, la maman peut être fatiguée et doit récupérer après un accouchement stressant. Mieux vaut donc se préparer en conséquence et s'informer au préalable! Cette page a pour but d’outiller la maman de jumeaux et triplés en ce qui concerne l’allaitement exclusif et l’allaitement mixte, incluant celle pour les bébés prématurés ou de petit poids. L'équipe de Mamans Pieuvres tient à remercier Amanda Camacho, infirmière clinicienne depuis 2010 aux soins intensifs néonataux à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Amanda est consultante en lactation depuis 2019 après avoir complété sa formation de l’IBLCE. Une mention spéciale à Isabelle Veillette, ostéopathe pour son apport. Q&R SUR L'ALLAITEMENT DES JUMEAUX ET TRIPLÉS 1-Puis-je produire assez de lait pour deux ou trois bébés? C’est LA question la plus demandée par toutes les mamans enceintes de jumeaux et triplés. C’est aussi une des plus grandes craintes pour ces mamans qui auront plus d’un bébé à nourrir. Mais ne vous inquiétez pas puisque chez la plupart des femmes, le corps humain est bien fait et il produira du lait en fonction de la demande. Que vous attendiez un, deux ou trois bébés, votre corps sera capable de produire suffisamment de lait s’il est bien stimulé après la naissance des bébés. C’est la règle de l’offre et de la demande. Donc, il faut en faire la demande très souvent. 2- Que faire si ma montée laiteuse tarde suite à ma césarienne? Il est possible, lors d’un accouchement par césarienne, que la montée laiteuse survienne plus tard que prévu. Mais elle va venir! Il ne faut pas se décourager. La césarienne peut causer un certain délai dans la montée de lait. À noter: souvent, ce n’est pas la césarienne en soi qui retarde la production de lait, mais plutôt le délai de stimulation qui peut la retarder. 3- Comment faire pour maintenir une production adéquate? Environ 6 à 8 semaines après l’accouchement, les hormones qui ont été responsables de la production de lait jouent moins leur rôle et c’est pour cela que la quantité de lait a tendance à diminuer. Il y aura donc une transition vers une production qui est gérée très localement dans le sein et qui répondra juste à la demande. Il arrive au début que les mamans aient un surplus de lait, car le corps va réagir à l’arrivée du bébé afin de le nourrir. Par la suite, le corps doit savoir combien il doit produire en se fiant seulement sur la demande. Donc, il est important de garder une demande accrue pour que la production de lait soit adéquate. On peut également avoir recours à des stratégies comme des expressions/tétées très fréquentes et efficaces. Aussi, il faudra utiliser des méthodes pour augmenter l’ocytocine (l’hormone de l’amour) qui est responsable de la production du lait. Cette hormone est libérée lors d’un orgasme. Donc pour la reproduire, il faut avoir un environnement de relaxation, d’intimité, de calme et rempli d’amour. Voici quelques exemples pour vous aider à stimuler l’ocytocine (surtout lors d’une session de tire-allaitement) : Faire beaucoup de peau à peau avec vos bébés, les regarder et sentir leur odeur Passer le plus de temps possible auprès de vos bébés Faire un peu de relaxation Écouter un enregistrement de méditation (téléchargez notre méditation audio version Mamans Pieuvres!) Mettre des débarbouillettes chaudes sur vos seins ou un sac magique sur le cou et les épaules Visionner une vidéo de vos bébés qui émettent de petits bruits Il est aussi primordial de comprendre l’importance d’une bonne prise au sein et une mobilité orale adéquate des bébés. Souvent, une surproduction de lait initiale camoufle une prise du sein superficielle ou une succion inefficace, qui pourrait entrainer des défis vers 6-8 semaines d’allaitement. 4- Comment puis-je me préparer si je désire allaiter mes bébés? La seule chose qu’on peut faire, c’est d’être bien éduquée sur l’allaitement! Il faut se renseigner sur le fonctionnement de l’allaitement et la physiologie du corps après avoir accouchée. Plusieurs mères ignorent le fait que c’est naturel. Malheureusement, il n'y a pas de boisson ni de nourriture magique qui augmenteront la production de lait. C’est un processus biologique selon lequel on doit vider les seins pour que ces derniers se remplissent à nouveau. Sans cela, notre allaitement ne fonctionnera pas. Plus on tire le lait, plus il y en aura (la règle de l’offre et de la demande). La nature est bien faite! Visitez la page du tire-allaitement pour d'autres conseils intéressants! 5- Que faire si ma production n'est pas optimale? Tout d’abord, assurez-vous d’appliquer toutes les bonnes pratiques dès le début : videz vos seins régulièrement et assurez-vous de l’efficacité de votre tire-lait. Si vous avez toujours une pauvre production de lait, il pourrait y avoir un problème physiologique qui limite votre production. En voici quelques exemples: Un problème hormonal (ex: les ovaires polykystiques, l’hypothyroïdie); Une réduction mammaire ou une hypoplasie des seins qui pourrait causer un manque de tissu mammaire qui expliquerait une plus petite production laiteuse; Les mères avec un diabète peuvent remarquer un délai dans la montée laiteuse. Malgré toutes ces conditions, il est important pour ces mamans d’essayer de fournir du lait maternel à leurs bébés. Plusieurs mères pensent que c’est tout ou rien avec l’allaitement. Cependant, même des petites quantités de lait maternel vont avoir des bienfaits et vont aider à promouvoir la santé de vos bébés. Si vous remarquez une pauvre production de lait, il est important d’en parler à votre médecin. ALLAITMENT PREMAS Q&R SUR L'ALLAITEMENT DES PRÉMATURÉS 1-Puis-je mettre mes bébés prématurés au sein? Il n’y a pas d’âge ou de poids pour commencer à mettre le bébé prématuré au sein. Chaque bébé est différent. On a besoin d’un bébé qui est stable au niveau respiratoire et cardiaque. Même un bébé qui a un léger support respiratoire (lunette nasale) peut être mis au sein. On doit bien l’observer et on peut offrir le sein à chaque fois que le bébé est réveillé et qu’il démontre de l'intérêt, qu’il se lèche les lèvres ou qu’il met ses mains dans sa bouche. On peut toujours l’introduire au sein pour qu’il se familiarise avec l’environnement, même si cette tétée est non nutritive (comme téter une suce). Au début, on peut essayer une fois par jour à un moment où il sera éveillé et alerte. Si le bébé n’est pas prêt pour la mise au sein, s’il est trop petit, trop fatigué, trop endormi, qu’il n’a pas assez d’énergie, on ne peut pas le forcer à prendre le sein. Il faut le faire seulement quand il est prêt. Il faut y aller à son rythme et allaiter à la demande. Il est possible de les encourager doucement à boire, mais il faut être patient. Le bébé prématuré va se développer et il prendra de la maturité au fil du temps. D’ici là, on peut continuer à faire l’expression de lait jusqu’à ce que le bébé tète efficacement au sein. 2- À quel moment l'allaitement de mes prématurés deviendra plus facile? Il doit y avoir une coordination entre l’action de téter, d’avaler et de respirer. La plupart du temps, cette coordination se développe au niveau neurologique autour de 34 semaines gestationnelles d’âge réel. C’est pour cela qu’on attend ce moment avant de proposer des biberons au bébé. Il est important de savoir que l'allaitement sera plus adapté à la capacité du bébé prématuré dans sa phase de développement. C’est une façon plus douce d’introduire les boires oraux que lorsqu’on donne des biberons. Au début, nous sommes en période d’apprentissage, tant pour la maman que les nourrissons (prématurés ou pas). Donc, souvent, il est plus facile d’allaiter un bébé à la fois, le temps de s’ajuster. Lorsque tout le monde est plus à l’aise, que les bébés deviennent plus indépendants à faire leur prise du sein avec moins de soutien, qu’ils sont capables d’avoir des tétées efficaces et nutritives, que la mère a besoin de juste une main pour chaque sein, qu’elle n’a pas de douleur lors des tétées, alors on peut allaiter deux bébés à la fois. 3- Combien de temps peut durer un boire? Il n’y a pas de temps fixe. Il faut plutôt observer les bébés. C’est en les observant au sein qu’on va pouvoir constater si les tétées ont été efficaces ou non. Pour y parvenir, on regarde les indicateurs suivants: Bébés sont bien éveillés entre les boires (à la fin d’un boire efficace, ils seront probablement au pays des rêves!) Prise du sein confortable avec une bonne succion Tétées de façon rythmique; Bruits et/ou mouvements de déglutitions; Les couches sont bien mouillés Pour s’assurer de connaître la quantité de lait que le bébé a bu au sein, on pèse bébé AVANT et APRÈS l’avoir allaiter. Par moment, le bébé peut paraitre avoir bien bu, mais il se peut qu'il ne prenne pas assez de lait pour grandir. Donc, en pesant le bébé avant et après la mise au sein, il est possible de réajuster la quantité de lait via le gavage dépendamment de la quantité qu’il a bu réellement. 4- L'allaitement est-elle plus demandante que de boire au biberon? C’est une très bonne question! Il n’y a pas assez de données scientifiques confirmant que l’allaitement demande plus d’énergie au bébé que de le nourrir au biberon. Il faut aussi comprendre que le bébé peut ne pas être capable de prendre le sein juste parce qu’il n’a pas encore les capacités développementales pour le faire. C’est une question de temps! Il est suggéré que la mère passe le plus de temps possible avec son bébé et qu’elle fasse couler quelques gouttes de lait pour augmenter l’intérêt de son bébé pour le sein. Plusieurs éléments vont influencer sur le travail qu’un bébé doit déployer autant au sein de sa mère que lors de la prise du biberon. Le modèle ainsi que le débit de la tétine seront des éléments à ajuster, tout comme il sera important d’employer une méthode adaptée (paced feeding) lors des boires aux biberons. Au sein, il sera également important d’adapter la position d’allaitement ainsi que la routine des boires selon le réflexe d’éjection de maman, la prise du sein de bébé et les compétences de ces derniers. Chose certaine, le fait de boire demande de l’énergie et beaucoup de coordination, cela fait partie des étapes fondamentales permettant aux bébés de développer d’autres habiletés motrices. 5- Quelle est la meilleure position pour allaiter des prématurés? Il faut trouver une position qui fonctionne bien pour vous et votre bébé. On a tous des corps et des seins de formes et de grandeur différentes. En général, les nouveau-nés (prématurés ou à terme) n’ont pas beaucoup de tonus et ont besoin de beaucoup de soutien lors d’une tétée. Il est important de trouver une position qui permettra une prise du sein optimale, tant pour la maman que pour le bébé. Souvent la madone inversée va être la plus utilisée pour les bébés prématurés. 6- Mes bébés perdent-ils de la chaleur lorsqu'on les retirent de l'incubateur? Si la transition se fait d’une bonne façon, le bébé ne perdra pas de chaleur. On doit ouvrir l’incubateur à la dernière minute et tout de suite prendre le bébé sur sa poitrine, tout en couvrant son dos. En fait, la chaleur du bébé va être mieux entretenue sur la poitrine de la maman que dans l’incubateur. Il ne faut pas hésiter à prendre son bébé même s’il dort dans l’incubateur, car il aura une meilleure qualité de sommeil sur le parent . Ce sommeil réparateur permet une meilleure croissance du corps, du cerveau et un meilleur gain de poids. La méthode du kangourou (peau à peau) diminue les hormones de stress et les signes vitaux (la respiration et les battements cardiaques de bébé) vont être stabilisés. De plus, le corps va produire moins de cortisol qui est l’hormone du stress et cela va permettre d’augmenter l’efficacité du système immunitaire et donc de combattre de façon plus efficace les infections. En faisant le peau à peau, il va y avoir une transition à l’allaitement plus rapide et une meilleure production de lait en général. 7- Quelles sont vos recommandations en lien avec la téterelle? Pour utiliser une téterelle, une maman devrait s’assurer d’obtenir le soutient d’une IBCLC. Particulièrement utile en contexte de prématurité, une mauvaise utilisation ou un mauvais ajustement pourrait au contraire se voir nuisible à la poursuite de l’allaitement (sous-stimulation, blessures, confusions, ampoules et mastites). La téterelle stimule la sensation et le réflexe dans la bouche pour téter. Avec un biberon, il est possible que le bébé s’habitue à quelque chose de ferme, long, dur et qui coule vite. Au retour du sein, il trouvera bizarre d’avoir un mamelon mou qui prend plus de temps et d'énergie avant que le lait ne s’écoule. Donc, la téterelle est un bon outil pour faire la transition du biberon au sein si le bébé est en train de rejeter le sein. Selon les études, les bébés prématurés ont moins de gras dans les joues, moins de tonus dans le visage et dans la bouche, donc la téterelle va aider à créer une meilleure pression négative dans la bouche des bébés. Avec la téterelle, il faut continuer de tirer son lait pendant cette phase d’apprentissage du bébé au sein puisqu’il va avoir une diminution de la sensation et de la stimulation directe au sein à cause de la barrière entre le bébé et le sein. Idéalement, la téterelle sera sevrée quand le bébé développera sa capacité de téter au sein. 8- Quels bébés sont éligibles à la banque de lait d'Héma-Québec? Tous les bébés prématurés nés en bas de 34 semaines de gestation peuvent recevoir du lait maternel ou du lait pasteurisé de donneur de la banque de lait Héma-Québec en ce moment. Si les quantités de la banque diminuent, les critères changent et peuvent baisser à 32 semaines ou même moins. Certaines des propriétés immunitaires du lait pasteurisé sont diminuées. De plus, la grande majorité des mamans qui font des dons ont eu des bébés à terme, c’est donc un lait qui n’est pas aussi adapté aux bébés prématurés. Il va s'en dire que c’est le lait de la mère biologique qui a le plus de bénéfices pour le bébé. Si la mère a un bébé prématuré, son corps va produire du lait contenant plus de protéines, plus de gras et plus de facteurs immunitaires. C’est pourquoi il est très important pour des bébés prématurés d’avoir du lait de leur maman, s’il est possible pour la maman de le faire bien évidemment. Cependant, il faut mentionner que même si le lait de donneuse est pasteurisé, il demeure supérieur à la formule commerciale en termes de propriétés immunitaires. Autre point pouvant être intéressant : afin de diminuer fortement les risques de contamination, le lait de formule commerciale offert aux prématurés sera toujours sous forme « prêt à servir ». De plus, la recette est souvent adaptée à la condition des prématurés à l’aide entre autres de formules d’enrichissements. 9- Quels sont les bienfaits du lait maternel pour les prématurés? Sachant que les bébés prématurés sont plus à risque d’infections, comme celles de types nosocomiales (acquises lors de soins administrés dans un centre hospitalier), il est important de saisir les bienfaits majeurs du lait maternel. Le lait maternel influence directement et de façon permanente la flore intestinale des bébés, particulièrement des prématurés, favorisant leur santé digestive et aussi globale. De plus, le lait maternel favorise le développement cérébral des bébés, aspect particulièrement important pour les petits ayant quitté le monde utérin avant terme. Puisque les mères ont un système immunitaire mature et qu'elles resteront dans le même environnement que leurs bébés, elles pourront produire des anticorps contre plusieurs virus et bactéries fongiques qui se retrouvent autant à l’hôpital qu’à l’extérieur. Par l'entremise de leur lait, elles pourront transmettre ces précieux anticorps à leurs bébés (qui ont un système immunitaire immature). De cette manière, les bébés auront une protection dans leur environnement et vont courir moins de risques d’infections et de complications. Le lait maternel est donc un facteur important de protection. C’est pour cette raison qu’on dit régulièrement que le lait maternel n’est pas seulement un aliment, mais aussi un médicament pour les bébés prématurés. 10- Comment bien stimuler ma production tant et aussi longtemps que les bébés ne vont pas aux seins? La stimulation de la production lactée de maman sera assurée pendant une période par l’expression du lait. Pour ce faire, il faudra s’assurer d’avoir accès à un tire-lait de qualité (souvent prêté en centre hospitalier), mais surtout à un ajustement personnalisé des embouts sur vos seins. La mise en place d’une routine personnalisée pour les séances d’expression est tout aussi importante et devra s’ajuster au fil du temps. Une IBCLC étant la personne-ressource à cette fin. D’autres aspects permettent de favoriser une belle récolte de lait comme les périodes de proximité avec les bébés et la sécrétion d’endorphines, etc. Il faudra aussi voir à ce que maman puisse prendre soin d’elle (repos, hydratation, alimentation) et obtienne un soutien pharmacologique au besoin (éviter certains contraceptifs, valider la médication en cours, parfois avoir recourt à des galactagogues). Pour plus d'informations, visitez notre page sur le tire-allaitement. L'ALIMENTATION PENDANT L'ALLAITEMENT D’un point de vue de nutritionniste, prendre soin de soi pour une nouvelle maman qui allaite veut dire continuer de nourrir son corps selon ses besoins et ses envies. Je prône l’approche de l’alimentation intuitive, et ce à toutes les étapes de la vie. D'ailleurs, c’est exactement ce sur quoi je vais travailler avec mes clientes. Mon approche est globale. On parle non seulement d’alimentation, mais aussi d'autres habitudes de vie comme le fait de bouger pour le plaisir, d’avoir un sommeil suffisant et surtout je normalise tous les changements tant physiques que psychologiques que vit la nouvelle maman et qui peuvent affecter notre bien-être au quotidien. UN CONSEIL IMPORTANT POUR LES MAMANS DE JUMEAUX ET TRIPLÉS Mon meilleur conseil serait de profiter de cette période pour apprendre à écouter et à nourrir son corps selon ses besoins. On veut éviter les longues périodes sans manger. Donc souvent dans les premières semaines post-partum, je vais suggérer aux mamans de manger aux 2 à 3 heures afin de se nourrir fréquemment dans la journée. Il n'est pas nécessaire que cela soit un repas, des bonnes collations soutenantes (2 à 3 aliments différents) peuvent très bien convenir au début. Vous devez prendre soin de vous, malgré votre nouvelle réalité de maman pieuvre qui, avouons-le, peut souvent être très différente de ce à quoi on pourrait s’attendre. DEMANDEZ DE L'AIDE! Les gens autour de nous offrent régulièrement leur support mais on ne sait jamais trop de quoi on a vraiment besoin. Demandez-leur de vous cuisiner des plats réconfortants en format individuel pour le dîner ou plus familial pour les soupers. Dites-leur ce que vous avez envie de manger, demandez-leur de vous cuisiner des muffins, des galettes, etc. Plus vous aurez d’options pour vous nourrir adéquatement quand votre corps vous le demandera, moins vous aurez de difficulté à répondre à vos besoins et du même coup à conserver votre énergie. Si ce n’est pas votre entourage, explorez les services de traiteur près de chez vous. Ce qu’on veut, c’est pouvoir se nourrir régulièrement sans avoir à se poser de questions. Très important ici aussi; on ne recherche pas la collation ou le repas parfait selon le Guide Alimentire Canadien (GAC). On mange ce que l’on a envie de manger et on le bonifie au besoin si ce n’est pas assez satisfaisant. ALIMENTS À ÉVITER C’est vrai qu’on a souvent l’impression que bébé réagit à ce que nous consommons, plus particulièrement quand on pense aux aliments comme le chou, les oignons, les crucifères ou même les repas plus épicés. Pourtant, il semble plutôt rare que ce soit réellement le cas. On sait aujourd’hui que ceux-ci s’y adaptent très bien. Cependant, il y a bel et bien un aliment auquel certains bébés vont réagir dans les premiers mois de leur vie et c’est le lait de vache. C’est près de 2,5 % des nourrissons, allaités ou non, qui présenteront les symptômes d’une réaction à la protéine de lait de vache. Les autres aliments auxquels les bébés peuvent réagir mais qui demeurent tout de même rares via le lait maternel sont; les œufs, les arachides, les noix, le blé, le soya et le poisson, soit les principaux allergènes alimentaires. REFLUX ET ALLERGIES À LA PROTÉINE BOVINE Que vous nourrissiez vos bébés au lait maternel ou aux préparations commerciales, aucun ne prévient le reflux ni augmente ou diminue son incidence. Cependant, on note que les épisodes de reflux seraient de plus courtes durées chez les bébés allaités. Si vous soupçonnez que bébé réagit à votre alimentation, il est suggéré de retirer l’aliment suspect pendant une certaine période de temps et de surveiller les réactions de bébé. Lorsque bébé semble mieux, on peut réintégrer l’aliment à notre alimentation afin de confirmer ou non l’intolérance de bébé. Il est très important de ne jamais retirer un aliment ou un groupe d’aliments sur une longue période de temps sans avoir de diagnostic d’allergie ou d’intolérance alimentaire. Il est aussi fortement recommandé de vous faire accompagner d’une nutritionniste lorsque vous devez suivre une diète d’éviction afin d’éviter toute carence nutritionnelle mais également afin de vous soutenir dans votre désir d’allaiter. On ne souhaite pas que cette diète devienne un obstacle à votre allaitement et encore moins qu’elle ne vous cause plus de stress au quotidien, ce qui nuirait à la poursuite de l’allaitement. RÉGIME D'ÉVICTION ET ALIMENTATION SANS LAIT ET SANS SOYA Vous soupçonnez une allergie chez vos trésors allaités et aimeriez lire sur le sujet du régime d’éviction ? Votre médecin vous recommande d’essayer un régime d’éviction sans lait et sans soya mais vous ne savez pas par où commencer ni où couper? Vous désirez poursuivre votre allaitement mais avez besoin de conseils pratiques pour équilibrer vos repas durant votre régime d’éviction? Cliquez ici pour plus de détails! LES POSITIONS D'ALLAITEMENT AVEC DES JUMEAUX Y a-t-il une meilleure position pour allaiter? Oui ! C'est celle qui VOUS convient le mieux! Plusieurs facteurs viendront façonner les préférences de maman dont la grandeur de ses seins, la grandeur du bébé, les types de coussins, la chaise d’allaitement elle-même et son environnement. La position de la madone inversée est celle qui est la plus utilisée (pour un seul bébé), car elle permet un meilleur contrôle pour soutenir la nuque. Il y a aussi la position football qui semble populaire même si cette dernière présente plusieurs défis comme le positionnement. Cette position n'est pas très apprécié des mamans qui ont de fortes poitrines. Autrement, il est à noter que la madone traditionnelle n’est pas la plus efficace dû au manque de soutien au niveau de la nuque et des omoplates du bébé. On peut cependant l'adapter pour que chacun de nos bébés puissent être un peu plus en diagonale. Cette position devient pratique auprès des bébés un peu plus âgés. Notez que la position football est la position en tandem la plus utilisée pour allaiter deux bébés en même temps. Sachez que le fait d'avoir des jumeaux ou triplés ne vous oblige pas de donner le sein simultanément. Pour consulter les positions d'allaitement les plus populaires, cliquez sur les flèches. 1 2 8 1 1/8 Ancre 1 Ancre 2 PRODUITS PHARMACEUTIQUES ET PRODUCTION DE LAIT La faible production de lait peut avoir plusieurs origines. Bien que le manque de lait primaire soit très rare (0,5 à 1% des femmes n’auraient pas la capacité de fabriquer assez de lait), la diminution de la production est souvent circonstancielle. Une analyse des causes possibles doit être réalisée avec l’aide d’une consultante en allaitement et/ou du médecin afin de déterminer la meilleure approche à adopter. DIMINUTION DE LA PRODUCTION Plusieurs produits peuvent avoir un impact sur la production de lait. Parmi ceux qui peuvent causer une diminution de lait, on y retrouve: Les oestrogènes, présents dans les contraceptifs oraux « combinés », sont à éviter avant l’obtention d’un niveau optimal de lactation (habituellement obtenu 6 semaines après l’accouchement). C’est la raison pour laquelle on privilégie les contraceptifs contenant un progestatif seul (par exemple, Jencycla™, Movisse™, Micronor™, stérilet Mirena™/Kyleena™) La pseudoéphédrine, un décongestionnant qui entre dans la composition de plusieurs produits en vente libre pour le rhume ou la grippe Certains diurétiques, utilisés entre autres pour le traitement de l’hypertension La cabergoline, un médicament utilisé, entre autres, pour supprimer la production lactée (interruption volontaire de la lactation) Certaines consommations sociales: -Le tabagisme est associé à une réduction de la durée de l’allaitement et une diminution du volume de lait produit ; -La consommation d’alcool (plus de 0,5 g par kg de poids de la mère, soit environ 250 ml de vin ou 2 canettes de bière pour une femme de 60kg) diminue le volume de lait produit et inhibe le réflexe d’éjection. AUGMENTATION DE LA PRODUCTION Voici les produits susceptibles d’augmenter la production de lait : Certains anti-psychotiques peuvent avoir comme effets secondaires une production de lait (galactorrhée) La domperidone, un médicament utilisé notamment pour les troubles gastro-intestinaux, est aussi prescrit en cas d’insuffisance de montée laiteuse. Ce traitement ne devrait être utilisé qu’une fois toutes les autres causes d’insuffisance laiteuse exclues (mauvaise prise du sein, mauvaise succion, douleur, dépression post partum, régime pauvre en calories de la mère etc.). La posologie habituelle est de 10 à 30mg de 3 à 4 fois par jour. L’effet sur la production de lait débutera dans les jours suivant le début du traitement et sera à son maximum après 2 à 3 semaines. La durée d’utilisation peut aller de 3 à 8 semaines jusqu’à toute la durée de l’allaitement. La diminution de dose doit se faire très progressivement, soit une diminution d’un comprimé (10mg) aux 4 à 5 jours jusqu’à l’atteinte de la dose minimale efficace. Ce produit est évidemment compatible avec l’allaitement et est habituellement bien toléré par la mère. Il est à noter que Santé Canada a émis un avis en 2015 concernant l’association de la domperidone avec certains problèmes cardiaques. Une analyse plus poussée du contexte permet de ressortir que les risques étaient chez des patients âgés (> 60 ans) qui avaient, entre autres, une condition cardiaque pré existante. Les conditions particulières ayant menées à cet avis font en sorte que la domperidone demeure un traitement de choix dans l’insuffisance de montée laiteuse au Canada. PRODUITS NATURELS: Fenugrec/Chardon béni L’association de ces deux produits est largement utilisée pour augmenter la production laiteuse, malgré le fait que les données soient insuffisantes pour en démontrer leur efficacité. En effet, leur utilisation est plutôt basée sur des traditions et des rapports de cas anecdotiques. Ces produits sont habituellement bien tolérés et fonctionneraient rapidement (amélioration en 24 à 72h). Ils pourraient être associés à la domperidone si la mère y voit un bénéfice sur sa production. L’arrêt de ces produits pourrait se faire abruptement, sans impact sur la production laiteuse. Comme dans le cas avec la domperidone, une évaluation de la cause du « manque de lait » doit être réalisée avant d’utiliser ces suppléments ; Autres herbes médicinales (moringa, chardon marie, shatavari etc.) ; Le manque de données en matière d’efficacité et d’innocuité chez la femme allaitante rendent la recommandation de ces produits peu intéressante. Bien que des options pharmacologiques existent pour aider la stimulation de la production lactée, une rencontre avec une consultante en allaitement demeure toujours l’option à privilégier en premier lieu. Plusieurs méthodes non pharmacologiques peuvent être mises en place afin d’aider la mère avec son allaitement. COMMENT LA PHYSIOTHÉRAPIE PEUT AIDER VOTRE ALLAITEMENT La physiothérapie est une discipline qui permet de mettre en évidence les problèmes reliés à votre fonction quotidienne. Ainsi, lorsqu’un mal de genou vous empêche de pratiquer votre sport préféré, votre fonction est altérée : vous ne pouvez plus pratiquer une activité significative pour vous. Il en est de même avec tous les petits maux reliés à l’allaitement: -Mon sein est rouge et gonflé, il fait mal et bébé refuse de le prendre; -Mon mamelon saigne et est craqué, j’ai de la douleur et je ne peux pas allaiter aussi longtemps ou souvent que je le souhaiterais; -Bébé a de la difficulté à prendre le sein droit et je ne peux pas allaiter des deux côtés de façon égale; -J'ai des engourdissements dans mon bras quand j’allaite dans des positions conventionnelles, je n’arrive pas à allaiter lorsque je sors en public, car la seule position possible pour moi est d’être allongée dans mon lit; Saviez-vous que certains physiothérapeutes sont formés pour traiter et évaluer ce type des problématiques qui empêchent cette fonction si importante qu’est l’allaitement? Voici quelques exemples de ce que nous pouvons faire pour vous aider: Évaluer et traiter les mastites, engorgements, canaux bloqués, ampoules de lait. Le traitement des conditions inflammatoires est une force de votre physiothérapeute. Il s’agit de la raison principale de consultation dans nos bureaux. Pourquoi? Nous possédons toutes les connaissances pour vous aider à gérer l’enflure et la douleur, et nous avons à notre disposition une multitude d’outils pour réduire l’inflammation. Nous sommes aussi excellents pour faire l’éducation nécessaire pour éviter les récidives! Complémenter le traitement des plaies aux mamelons amorcé par votre médecin, votre infirmière de soutien à domicile, votre consultante en lactation, car les crèmes ne sont pas les seuls traitements! Il est important de valider si des tensions sont présentes chez le bébé, ce qui pourrait provoquer un patron de succion inadéquat et qui mènera à des lésions chez la maman. Évaluer et traiter les problématiques chez le bébé qui peuvent affecter l’allaitement: la plagiocéphalie et le torticolis congénital, les tensions orofaciales, les freins de langue (prendre en note que le physiothérapeute ne peut pas couper un frein de langue, mais peut en faire l’évaluation pour objectiver l’impact sur la fonction d’allaitement), l’hypotonie chez les bébés, etc. Votre physiothérapeute pourra évaluer votre bébé et vous aider selon la problématique! Évaluer et traiter les problématiques chez la maman qui limitent les positions d’allaitement: posture, problèmes cervicaux, problèmes de tunnel carpien, douleur musculo-squelettiques (ex: douleur entre les omoplates) et les problématiques abdominales et pelviennes relatives à votre accouchement qui peuvent impacter votre allaitement (ex: douleur à une cicatrice en position assise). Enseigner des positions d’allaitement qui favorisent une bonne prise au sein. Enseigner la mise au sein et les étapes de l’allaitement. Enseigner les bons gestes préventifs pour diminuer les problématiques inflammatoires. Assurez-vous de faire affaire avec un physiothérapeute formé pour le soutien à l’allaitement. Vous pouvez consulter le site de l'Ordre Professionnel de la Physiothérapie du Québec afin de trouver la bonne ressources en physiothérapie. L'OSTÉOPATHIE EN AIDE AUX BÉBÉS ALLAITÉS Autre que le physiothérapeute, l ’ostéopathe possède des connaissances et techniques pour vous accompagner pendant votre allaitement. Il saura appliquer des manipulations en douceur pour favoriser le mouvement des articulations et la physiologie de vos bébés. Par une méthode de palpation précise et unique à l’ostéopathie, on arrive à déceler si la tête est prise dans une rotation d’un côté, si la mâchoire ne peut s’ouvrir suffisamment ou si des tensions empêchent la langue de bien stimuler le réflexe d’éjection. Les ostéopathes spécialisés en allaitement peuvent aussi évaluer le frein de langue et le réflexe de succion. L’objectif du soin ostéopathique sera d’optimiser la succion pour des têtées efficaces et pour réduire les douleurs parfois ressenties lors de la mise au sein. Les jumeaux/triplés se partagent le petit espace utérin alors qu’ils sont parfois aussi grands qu’un bébé unique. Le manque d’espace a pu créer des tensions à la tête, au cou et à la mâchoire ayant comme conséquence des problèmes mécaniques de succion. De plus, l’allaitement en tandem que choisissent plusieurs mamans de jumeaux demande aux bébés d’être nourris dans diverses positions, ce que les bébés ayant un torticolis ou d’autres tensions ne pourront tolérer. De nombreux professionnels de la santé sont à votre disposition pour vous soutenir avec votre allaitement. Pour trouver un ostéopathe reconnu dans votre région, cliquez ici . Saviez-vous que les jumeaux et les triplés sont plus à risque de plagiocéphalie ? Découvrez les problématiques pédiatriques sous-jacentes qui ont un impact sur l’allaitement juste ici. PRATIQUER L'ALLAITEMENT MIXTE Il existe deux sortes d’allaitement mixte. La première est lorsque le bébé est nourri en alternance entre l’allaitement et le biberon avec des préparations commerciales pour nourrisson alors que la deuxième est une alternance de l’allaitement maternel et des biberons avec du lait maternel. Ces deux types d’allaitement mixte permettent une plus grande autonomie de la maman. En effet, l'autre parent peut s'impliquer davantage lors de la routine des premiers mois. On peut même compter sur les grands-parents pour nous donner un coup de mains, une aide très appréciée pour beaucoup de parents de multiples. Il est aussi plus facile et plus rassurant pour certains parents de pouvoir calculer les quantités de lait ingéré avec des biberons, plutôt qu'avec la mise au sein. Dans tous les cas, la réussite va dépendre de l’enfant et de ses préférences. Attention! Plusieurs mères croient à tort que l’allaitement c’est tout ou rien: «Si je ne fournis pas assez, j’arrête». N'oubliez jamais que même en plus petite quantité, le lait maternel a plusieurs avantages qu’on ne retrouve pas dans les préparations comme des bénéfices au niveau immunitaire, des facteurs de croissance dans les hormones, les globules blancs et les cellules souches. Il est vrai que les professionnels recommandent l’allaitement exclusif les six premiers mois jusqu’à l’âge de deux ans mais les préparations commerciales ont tous les nutriments nécessaires pour que les bébés grandissent et prennent du poids. L'équipe de Mamans Pieuvres est unanime: chaque goutte de lait maternel est précieuse et aura des bénéfices uniques sur ses bébés. Cependant, nous croyons que la santé physique et mentale de maman est primordiale. Nous savons à quel point la charge mentale peut être grande lorsqu'on doit s'occuper de deux ou trois bébés en même temps, en plus de la fratrie. Pour certaines, l'allaitement prends beaucoup plus de temps et de persévérance avant d'être bien établi. Nous croyons donc que l'allaitement mixte s'avère à être une bonne option pour notre communauté. Prendre note que pour les bébés nés à terme et qui sont déjà de retour à la maison, il n’est pas recommandé d’introduire le biberon avant que l’allaitement soit bien établi, soit environ un mois. Parfois, certains bébés n’auront pas de problème à alterner entre les deux tandis que d’autres peuvent avoir une préférence pour le biberon ou pour le sein. Il est certain que lorsque les biberons sont offerts très tôt, il est plus facile de développer une préférence pour ces derniers. ALLAITEMENT DE JUMEAUX OU TRIPLÉS Je veux m'y préparer ! Découvrez les problématiques pédiatriques sous-jacentes qui ont un impact sur l’allaitement juste ici. Lire la chronique Pour allaiter des multiples, il est important d'avoir et de maintenir une bonne production. Le tire-allaitement est une bon moyen! Voir la page LIENS INTÉRESSANTS À CONSULTER: Fiches d'informations variées du Dr. Jack Newman Source: IBC Chaîne YouTube de Sein-Biose Source: Youtube Allaiter des multiples Source: Medela Sources : Ladewig, P. A., London, M. L. et Davidson, M. R. (2010). Soins infirmiers en périnatalité. Saint-Laurent : ERPI Éditions. Ross, L. (2003). Guide de santé postnatale. Neuf mois plus tard…Montréal : Régie Régionale de la santé et des services sociaux de Montréal. Allaitement Québec (page consultée le 6 mars 2021). « Outil d’information en allaitement 2019 » (en ligne) Ferreira, Emma (2007). Grossesse et allaitement, guide thérapeutique, Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine Santé Canada (page consultée le 7 mars 2021). « Maléate de dompéridone - Association à la survenue de rythmes cardiaques anormaux graves ou de mort subite (arrêt cardiaque) - Pour le public » (en ligne) International Breastfeeding Center (page consultée le 7 mars 2021). « herbal remedies for milk supply ». (en ligne)

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  • L’impact de la plagiocéphalie et du torticolis sur l’allaitement

    Crédit photos: Mamans Pieuvres Collaboration spéciale pour Mamans Pieuvres. Pour en savoir davantage sur les services de Cigonia, visitez leur site web. Les bienfaits de l’allaitement maternel sur les bébés sont bien démontrés. Le lait maternel est plus facilement digérable pour le bébé et contient des anticorps qui le protégeront contre certaines infections. Les bébés issus d’une grossesse multiple ont encore plus besoin de ce lait maternel puisqu’ils sont, la plupart du temps, prématurés et ont un faible poids à la naissance. Mais l’allaitement maternel pour plusieurs bébés n’est pas un mince défi! Voyons ensemble les prédispositions responsables aux difficultés à l’allaitement chez les jumeaux et triplés. Nous aborderons certaines problématiques pédiatriques sous-jacentes expliquées par la physiothérapie. Quels sont les freins à l’allaitement pour les mères de jumeaux ou de triplés? Selon les études s’intéressant à l’expérience de ces mères : les difficultés les plus souvent évoquées à l’allaitement sont la faiblesse du réflexe de succion des bébés et le petit poids à la naissance. Parlons donc des problématiques physiques pouvant expliquer la faiblesse du réflexe de succion des nourrissons. Pourquoi les bébés issus d’une grossesse multiple sont plus à risque d’avoir une succion faible? La prématurité est le facteur de risque souvent évoqué pour une succion faible. À la naissance, l’alimentation se fait de façon réflexe. Le réflexe de succion permet au bébé de se mettre à sucer dès que le mamelon ou une tétine touche son palais et des réflexes autour de sa bouche lui permettront de trouver le sein de sa mère. Ces réflexes sont pour la plupart fonctionnels à partir de 28 semaines de gestation. Entre 28 et 31 semaines de gestation, un bébé sera capable de se nourrir seul, mais lui demandera beaucoup d’effort donc l’option de l’alimentation par gavage sera fréquemment privilégiée à la naissance. À l’âge de 35 semaines de gestation, les actions de sucer et d’avaler seront coordonnées avec la respiration. À partir de 32 semaines, l’enfant peut se nourrir seul, mais la coordination des processus essentiels à l’allaitement peut être difficile. Puisque des jumeaux qui ne sont pas prématurés peuvent avoir des problématiques au niveau de l’allaitement, est-ce qu’il y a d’autres problématiques qui entraînent une succion faible? Les jumeaux et les triplés … plus à risque de plagiocéphalie! Depuis l’arrivée de la recommandation de mettre les nourrissons sur le dos pour dormir, il y a eu une augmentation significative du nombre de plagiocéphalies. Celle-ci se définit comme l’aplatissement de la tête de bébé d’un côté fréquemment en lien avec la tendance à tourner la tête plus d’un côté que de l’autre. En Amérique du Nord, nous estimons que 30% des enfants souffriront de plagiocéphalie. Il est reconnu que les jumeaux et les triplés sont une clientèle plus à risque de développer une déformation crânienne que les enfants ayant eu une naissance unique. Une étude rétrospective menée aux États-Unis en 1999 sur des couples de jumeaux a démontré que l’enfant porté plus bas dans l’utérus serait plus à risque de plagiocéphalie que son jumeau. De plus, l’enfant le plus sévèrement atteint aurait également une atteinte au niveau du cou. L’impact de la plagiocéphalie et du torticolis sur l’allaitement Le torticolis congénital est connu comme étant une posture asymétrique d’un bébé qui aura la tête penchée et tournée du côté opposé. Généralement il aura une préférence à tourner la tête d’un côté plus que l’autre. Plusieurs études s’entendent pour dire qu’une histoire de constriction intra-utérine dans les dernières semaines de grossesse augmente le risque de torticolis congénital et sa sévérité. Une mauvaise présentation intra-utérine augmente le risque de difficultés lors de l’accouchement et contribue au développement du torticolis congénital. Saviez-vous que cette condition toucherait 16% des naissances en Amérique du Nord? Selon les études, un enfant avec une tension unilatérale d’un muscle du cou, une asymétrie au niveau du crâne et du visage, de la colonne vertébrale et de la hanche, provoque un alignement des structures qui entraîne une difficulté à s’attacher et se nourrir au sein. Ceci peut se démontrer aussi par une facilité à s’attacher à un sein plus que l’autre et présenter un défi pour une mère de jumeaux essayant d’allaiter ses bébés simultanément en position football par exemple. Voici des éléments observables chez un bébé qui présenterait un torticolis congénital… Bébé a une préférence à être allaité à un sein plutôt que l’autre. Vous aurez l’impression que votre sein n’est pas bien vidé lorsqu’un bébé a terminé d'y boire. Bébé aura tendance à regarder toujours du même côté lorsqu’il est déposé au sol. Puis vous remarquerez l’apparition d’un aplatissement au niveau d’un côté de sa tête. Quoi faire si vous remarquez un aplatissement au niveau de la tête de bébé ? Voici certains conseils à faire si vous soupçonnez un torticolis ou une plagiocéphalie chez l'un de vos bébés : 1. Stimuler votre bébé à tourner la tête de son côté plus difficile (en mettant son jumeau de ce côté par exemple). 2. Favoriser du temps sur le ventre. Le tummy time est la meilleure prévention et le meilleur traitement pour la plagiocéphalie! Pour rendre ce moment agréable, vous pouvez installer vos jumeaux ou vos triplés face à face pour les encourager à soulever leur tête pour se regarder. 3. Alterner les positions de sommeil. La position sur le dos est recommandée au Canada pendant les siestes et la nuit. Jusqu’à l’âge de 3 mois, bébé aura tendance à avoir la tête tournée sur le côté lorsqu’il dort (c’est normal et même cela le protège contre les aplatissements au niveau de sa tête). Cependant, il est important qu’il tourne la tête des deux côtés. Vous pouvez par exemple, changer la place de vos bébés dans la bassinette afin de les inciter à tourner la tête des deux côtés pour voir leur frère/sœur. Pour conclure, je vous suggère de consulter rapidement un physiothérapeute si vous soupçonnez un torticolis et/ou une plagiocéphalie chez votre bébé. Contrairement à la croyance populaire, cette condition ne se résoudra pas de façon naturelle avec la croissance, mais au contraire aura tendance à s’aggraver, et pourra potentiellement avoir un impact sur le développement moteur de l’enfant. Plus l’enfant est pris en charge tôt, plus rapidement la condition sera résorbée! Visionner notre capsule vidéo sur le même sujet en cliquant ici ! Amélie Boudreau, pht Physiothérapeute en pédiatrie, responsable de la division pédiatrique Clinique Cigonia a.boudreau@cigonia.com Sources: Cinarl, C. et al. (2013). Breastfeeding twins: A qualitative study. Ellwood, J. et al. (2020). The effectiveness and safety of conservative interventions for positional plagiocephaly and congenital muscular torticollis: A synthesis of systematic reviews and guidance. Genna, C. (2015). Breastfeeding infants with congenital torticollis. Lee, S. J. et al. (2011). Risk factors for intrauterine constraint are associated with ultrasonographically detected severe fibrosis in early congenital muscular torticollis. Littlefield, T. et al. (2002). Multiple-birth infants at higher risk for development of deformational plagiocephaly: II. Is one twin at greater risk? Pineda, R. et al. (2020). Preterm infant feeding performance at term equivalent age differs from that of full-term infants. Rakel, D. et al. (2022). Breastfeeding initiation, duration, and experiences of mothers of late preterm twins: A mixed-methods study. Stellwagen, L. et al. (2008). Torticollis, facial asymmetry, and plagiocephaly in normal newborns.

  • Le diabète gestationnel et les jumeaux

    Crédits photos: Wix Si vous n'étiez pas déjà au courant, les grossesses gémellaires et multiples sont considérées "à risques élevées" pour différentes raisons. Le diabète gestationnel est un type de diabète qui peut se développer pendant la grossesse chez les femmes qui ne souffrent pas déjà de diabète. Celui-ci entraîne des taux élevés de glucose dans le sang, car la mère ne peut pas produire suffisamment d’insuline (les besoins en insuline d’une personne enceinte sont deux à trois fois supérieurs à la normale). Le risque de développer un diabète gestationnel est généralement plus élevé chez celles qui portent des jumeaux ou des multiples d'ordre supérieur. En effet, porter plusieurs bébés exerce un stress supplémentaire sur le corps et augmente la demande d'insuline. Le risque peut également être plus élevé en raison d'une augmentation du taux d’hormones placentaires. Si vous vivez cette complication ou vous craignez la développer, sachez qu’une étude fort intéressante démontre que le diabète gestationnel est associé à un risque plus faible de décès néonatal chez les jumeaux. C’est une nouvelle positive pour les mamans qui pourraient être confrontées a ce diagnostic lors d'une grossesse multiple. Une revue systématique et une méta-analyse récente ont évalué le risque d'effets indésirables des complications reliées au diabète gestationnel chez maman et les bébés, par rapport aux groupes témoins sans diabète. La principale conclusion de cette étude démontre que malgré le risque accru de complications, l'impact du diabète gestationnel est plus léger chez les grossesses gémellaires que chez les grossesses uniques. Les deux principales raisons évoquées sont les suivantes: 1- Le diabète de grossesse aurait un effet positif sur la croissance des jumeaux (le faible poids à la naissance est l'une des causes les plus fréquentes de morbidité chez les jumeaux). 2- Le diabète de grossesse entraîne une surveillance prénatale plus étroite et un suivi avec différents professionnels par rapport aux grossesses gémellaires sans diabète gestationnel. Si vous vivez cette complication et que vous ressentez du découragement, pensez à vos bébés et rappelez vous que votre mission est de prendre soin de vous-même, puisque leur bien-être en sont directement impacté. Si vous avez des inquiétudes concernant votre santé prénatale ou votre suivi obstétrical, parlez en à votre professionnel de la santé! Si vous désirez suivre des cours prénataux pour grossesses gémellaires, visitez notre page pour en apprendre davantage . Source: Greco E, Calanducci M, Nicolaides KH, Barry EV, Huda MS, Iliodromiti S 2023. Gestational diabetes mellitus and adverse maternal and perinatal outcomes in twin and singleton pregnancies: a systematic review and meta- analysis. American Journal of Obstetrics and Gynecology, doi: https://doi.org/10.1016/j.ajog.2023.08.011 . Catherine Legault Rédactrice en chef - Équipe Mamans Pieuvres

  • 5 choses que mes enfants doivent savoir avant de débuter l'école

    Crédits photos: Mamans Pieuvres L’entrée à la maternelle est à nos portes. Je ne peux pas croire à quel point le temps à filé ! J’ai longtemps cherché quelles habiletés ou connaissances mes enfants devraient acquérir avant d’entrer à l'école. Étant moi-même enseignante, je voulais que mes jumelles soient au même niveau que les autres enfants. Après de longues réflexions, voici les 5 choses importantes que je crois que les enfants devraient savoir avant de débuter leur parcours académique: 1. Qu’ils sont aimés à la folie! La première chose que nos enfants doivent se rappeler, c’est qu’ils sont profondément aimés.    Peu importe ce qui se passe à l’école, ils doivent toujours se souvenir qu’ils ont une place spéciale dans notre cœur. Cet amour sera comme un câlin invisible qui les protégera, peu importe où ils seront. 2. Qu’ils peuvent toujours compter sur nous. La maternelle, c’est du nouveau, c’est de l’inconnu.   Il est important que nos enfants sachent qu’ils peuvent toujours compter sur nous. Que ce soit pour écouter leurs histoires, sécher leurs larmes ou simplement être présents pour eux.   3. Faire des erreurs, c’est normal. À l’école, comme à la maison, il y aura des défis et des moments où nos enfants feront des erreurs. C’est bien normal. Aidons-les à comprendre que les erreurs sont tout simplement une façon d’apprendre et de s’améliorer. Ce qui compte, c’est de continuer d’essayer et de ne pas baisser les bras. 4. Que nous sommes disponibles pour les aider. La transition vers la maternelle peut être un peu déstabilisante.   On veut qu’ils se rappellent qu’on fera de notre mieux pour les guider à chaque étape, que ce soit pour les changements, les nouvelles expériences ou les petits tracas, on traversera tout ça ensemble. 5. Que leur bonheur est précieux. On tient à ce qu’ils soient heureux et épanouis à l’école.    Qu'ils puissent savoir que leur bien-être est super important pour nous. On sera attentif à leurs besoins, à leurs émotions et on travaillera avec leurs enseignants pour s’assurer qu’ils se sentent bien dans leur nouvelle école. Il est certain que cette nouvelle étape peut générer plusieurs émotions, tant chez l’enfant que chez maman et papa ! Ceci étant dit, si vous lisez ces lignes, c’est que le bien-être de vos enfants vous tient à cœur. Et c’est tout ce dont nos petits ont réellement de besoin pour être prêts à débuter cette nouvelle étape de leur vie. C’est toute une aventure qui débute et avec notre soutien, ils seront prêts à découvrir un nouveau monde. Que vos jumeaux soient ensemble ou séparé, je vous souhaite une belle rentrée ! Lethicia Romeo Directrice générale - Équipe Mamans Pieuvres Si vous désirez en apprendre davantage sur la scolarité de vos multiples, visitez notre page à ce sujet : www.mamanspieuvres.com/scolarite Pour télécharger notre fiche informative sur les troubles d'apprentissage : www.mamanspieuvres.com/outils Pour notre cours sur la parentalité avec des jumeaux ou des triplés: https://www.mamanspieuvres.com/description-adaptabilite

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